Schick Schock, le dernier album de Bilberbuch, les quatre jeunes Autrichiens qui ont conquis l’Allemagne

Bilderbuch est un groupe d’origine autrichienne formé en 2005, alors que les membres avaient entre 14 et 15 ans. Leur musique s’inspire principalement de hip-hop, tout en flirtant régulièrement avec le rock alternatif, en particulier depuis leur dernier album : Schick Schock.

L’album s’ouvre avec « Willkommen im Dschungel » (Bienvenue dans la jungle). Guitare, batterie, rythmique rock… Le ton est donné. Contrairement à Frittenbude qui est également un groupe rap, Bilderbuch livre un rock clairement plus rock que pop.

Dans « Feinste Seide », le groupe propose des bruits étranges et non conventionnels, relayés par la voix de Maurice Ernst qui aboie, parle, chante. C’est déroutant mais ça fonctionne très bien ; et c’est surtout très sexy, comme le sera d’ailleurs la quasi-totalité de l’album.

Schick Schock, le dernier album de Bilberbuch, les quatre jeunes Autrichiens qui ont conquis l’Allemagne

Le clip de la chanson « Maschin » fait partie des 10 meilleurs clips au monde selon le Miami International Film Festival qui a été impressionné par la maestria avec laquelle le mouvement y est représenté.

Avec « Spliff », le groupe verse dans le funk, mais les riffs de guitare sont de nouveau à l’honneur avec la chanson suivante qui a donné son titre à l’album. « Schick Schock » fonctionne, malgré ses riffs et ses synthés. Le texte qui ne fait pas de demi-mesure commence comme ça :

Sag es laut !
Dis-le tout haut !

Du bis hinter meinem Hinern Her !
C’est mes fesses que tu cherches !

Sag es laut, jaul es raus, gib es zu !
Dis-le tout haut, aboie-le, avoue-le !

Du bis hinter meinem Hinern Her !
C’est mes fesses que tu cherches !

Ich spür’s in deinen Fingern
Je le sens dans tes doigts

Du bis hinter meinem Hinern Her !
C’est mes fesses que tu cherches !

Sag es laut, jaul es raus, gib es zu !
Dis-le tout haut, aboie-le, avoue-le !

Hey ! (schick schock)

Schick Schock, le dernier album de Bilberbuch, les quatre jeunes Autrichiens qui ont conquis l’Allemagne

Le 10 janvier 2016, le groupe a annoncé une pause créative, après avoir tourné près de douze mois dans les salles et les festivals.

On peut le constater, Bilderbuch ne se prend pas au sérieux comme en atteste le look cocasse du chanteur Maurice Ernst.

Plus délicat, tout en nuances et carrément érotique, s’avère l’hymne que Bilderbuch chante à la gloire des boissons gazeuses (Coca-Cola, Fanta, Sprite, 7up, Pepsi, etc). « Softdrink » utilise le hip-hop comme véhicule pour nous faire sentir l’été, les bulles qui coulent le long de la canette, la capsule qu’on décapsule…

Arrive ensuite ce qui fut le gros hit du groupe en 2013, « Maschin », sorti avant l’album et qui a fait danser tout le monde.

Schick Schock, le dernier album de Bilberbuch, les quatre jeunes Autrichiens qui ont conquis l’Allemagne

Après Schoenwetter Schallplatten en 2009 et Die Pest en 2011, Schick Schock est le troisième album de Bilderbuch et le premier à devenir disque de platine.

Lascivité et sensualité reviennent avec « Barry Manilow », un entracte avant un nouveau morceau presque rock : « Rosen Zum Plafond » qui utilise la flûte de pan pour accompagner du rap. Suit « Plansch », cette fois-ci clairement rock.

« Gigolo » introduit du disco funk tout droit sorti des années 80 dans l’album qui se termine juste après avec une fausse ballade, « Gibraltar ».

Alors que l’album débutait en nous souhaitant la bienvenue avec « Willkommen im Dschungel », il se clôt  par « Es ist aus, dafür Applaus ». Littéralement : C’est fini, on applaudit, que l’on peut aussi bien entendre comme une autocongratulation que comme un soulagement. Soyons sérieux, Schick Schock est un album cohérent, sans aucun morceau de trop. Les textes ne sont pas « éclairants » mais a minima poétiques. Ces textes, ainsi que la musique originale et exigeante font de cet album un indispensable.

Tracklist :
1. Willkommen im Dschungel
2. Feinste Seide
3. OM
4. Spliff
5. Schick Schock
6. Softdrink
7. Maschin
8. Barry Manilow
9. Rosen zum Plafond (Besser Wenn Du Gehst)
10. Plansch
11. Gigolo
12. Gibraltar

Playlist Schick Schock :

Sippenhaft, le quatrième album de Herrenmagazin

Sippenhaft, le quatrième album de Herrenmagazin

Herremagagazin : Deniz Jaspersen (chant et guitare), König Wilhelmsburg (guitare), Paul Konopacka (chant et basse) und Rasmus Engler (batterie)

Lepremier album sonnait clairement rock mais depuis le groupe a évolué vers un autre style, plus pop.En faisant intervenir plus d’acoustique, ainsi qu’en laissant une plus grande place au piano, ils ont acquis un style personnel qui leur permet de trouver dans la scène rock allemande une place à part et bien à eux.

« Ehrenwort », qui ouvre l’album est d’ailleurs une chanson sans guitare. Quoi qu’il en soit, si la musique n’agresse pas l’auditoire, les textes de Deniz Jaspersen n’en sont pas mielleux pour autant. Clairement, les textes ne laissent pas indifférents, en particulier pour une chanson qui parle du mariage :

Was habe ich mir nur vorgemacht, als ich vom freien Leben sprach?

Denn bei jedem kleinen Schritt beurteilst du die Dinge mit.

Qu’est-ce que j’ai cru lorsque je parlais de liberté ?

Car à chaque pas que je fais, tu me juges.

 

Après « Halbes Herz », plus rythmée et peut-être la plus belle chanson de l’album, arrive « Alles so bekannt », toujours aussi « dynamique », et pleine de désillusion :

Will keine Gläser heben, ich schlage keine Hand.

Die Zeichen, die sie geben sind alle so bekannt.

Es ist kein Meer der Weisheit, sondern der Beckenrand.

Das ist dein eigener Kleingeist und alles so bekannt.

Je ne veux pas lever de verre, je ne frappe aucune main.

Les signes sont tous tellement connus.

Ce n’est pas une mer de sagesse, mais le bord du bassin.

C’est ton esprit borné et tout est déjà connu.

Sippenhaft, le quatrième album de Herrenmagazin

Le calme revient avec la chanson « Sippenhaft » qui a donné son nom à l’album. Le piano et la basse sont mis en avant, les accords de guitares électriques assoient une atmosphère légère. Quant aux percussions, elles se font discrètes. Et à l’instar d’autres chansons, les paroles qui abordent une nouvelle fois la famille sont particulièrement percutantes :

In meinen Gesten, meinem Blick. In meinen Leistungen und bei jedem Missgeschick sitzt du mir im Genick. […] Wo wurde ich da nur reingeboren? Was hat mich nur her verschlagen?

Quels que soient mes gestes, mon regard, mes réussites et mes erreurs, tu es accroché à ma nuque (…) Où suis-je né ? Qu’est-ce qui m’a amené ici ?

 

Avec « Gärten », l’album continue sur une chanson plus légère avant de nous inviter à danser avec « Zum Teufel » et surtout « Es reißt mich zusammen ».

Morceaux plus calmes sur la forme, « Wir bluten aus » et « Käferlicht » se distinguent néanmoins des autres chansons avec des paroles plus intenses et pleines d’émotion.

Wir bluten aus und sind nur für den Staub bestimmt.

Nous nous vidons de notre sang et ne sommes destinés qu’à la poussière.

 

« Zwischen den Tätern » redonne du rythme en alternant des moments calmes et d’autres plus agités, avant que « Bis du mir glaubst » termine l’album sur une chanson à nouveau apaisante, mais cependant mélancolique, en décrivant à la perfection un mensonge en suspens :

Wenn du mich fragst, dann war ich nie da. ,Ach was weiß ich, was weiß der Wind! Was ist denn daran jetzt noch unklar? Oh ich weiß doch, dass es stimmt. Bis du mir glaubst, glaub’ ich es auch. Ich weiß doch auch nur so viel, wie du wissen brauchst.

Si tu me demandes, alors je n’ai jamais été là. Qu’en sais-je, que sait le vent ! Qu’est-ce qu’il reste encore à comprendre ? Oh mais je sais que c’est vrai. Jusqu’à ce que tu me croies, j’y crois aussi. J’en sais juste assez pour ce que tu as besoin de savoir.

 

Influencés par le punk à leur début, les membres de Herrenmagazin confirment avec Sippenhaft la direction qu’ils prenaient à partir de leur second album, à savoir un son plus calme, moins agressif. Ceci dit, il n’y a pas de quoi s’inquiéter car la qualité est au rendez-vous. L’écoute musicale s’avère vraiment très agréable et Deniz Jaspersen, qui écrit les paroles, se révèle un excellent conteur.

 

 

Küken des Orion, Le rap pop et rock de Frittenbude

Pour ce quatrième album, Küken des Orion, Frittenbude souhaitait faire de la techno un peu rude, presque punk. À la place, ils nous livrent du rap teinté de pop rock. Même si le groupe utilise encore beaucoup de sons fabriqués virtuellement grâce à l’ordinateur, guitare et batterie font malgré tout leur apparition sur l’album. Et même si leurs concerts continuent de ressembler à une immense rave party, un batteur les accompagne désormais sur scène.

Küken des Orion, Le rap pop et rock de Frittenbude

« C’est un album très personnel, mais à une époque où tout le monde est en quête de la même chose, chacun devrait s’y retrouver. » Johannes Rögner, leader du groupe

Depuis dix ans, Frittenbude fait de la musique qui parle à une génération qui se démène entre superficialité et insatisfaction, échecs récurrents et la volonté, malgré tout, de rester optimiste quant à son avenir. Dans ses chansons, Frittenbude loue l’hédonisme, la recherche du plaisir et surtout l’évitement du déplaisir. On le constate dans des morceaux comme Rave ist kein Hobby et So da wie noch nie où ils incitent à faire la fête, sans limite, jusqu’à en perdre la notion du temps.

Mais après l’euphorie arrive la désillusion. Les nombreux termes qui se contredisent dans la chanson Die Möglichkeit eines Lamas illustrent le fait que cette profusion de potentialités et d’opportunités qui nous sont offertes finissent par susciter de l’angoisse. Est-ce encore nous qui décidons ou sommes-nous victimes de l’illusion que tout est possible ?

Küken des Orion, Le rap pop et rock de Frittenbude

En 2010, sur le festival Hurricane à Scheeßel, la prestation de Frittenbude dû être annulée pour raisons de sécurité tant l’affluence sous la tente s’est avérée plus importante que prévue.

La mélancolie qui berce l’album est renforcée par la présence de Dirk von Lowtzow et sa voix suave sur la chanson Was am Ende bleibt. Le leader de Tocotronic ici en guest-star symbolise parfaitement une certaine désillusion dans le rock allemand.

Immer muss ich alles sollen de Gisbert zu Knyphausen

Immer muss ich alles sollen de Gisbert zu Knyphausen

Les treize meilleurs chansonniers allemands se sont donnés rendez-vous pour concevoir un CD, Unter meinem Bett, à destination des enfants mais qui ravira également les parents grâce à des textes drôles et intelligents.

La compilation dénommée “Unter meinem Bett” (sous mon lit) est sortie le 16 octobre dernier et comprend des chansons signées Bernd Begemann, Desiree Klaeukens, Nils Koppruch, Moritz Krämer, PeterLicht, Wolfgang Müller, Käptn Peng, Jan Plewka, Pohlmann, Olli Schulz, Francesco Wilking et Gisbert zu Knyphausen, un chanteur que nous aimons beaucoup et que nous ne manquerons pas de vous faire découvrir.

Très calmes ou carrément rock, les chansons fêtent la joie de vivre, la différence, la rébellion et l’anarchie enfantine.

Sur notre chaîne Youtube, nous vous proposons de découvrir le clip de “Immer muss ich alles sollen”, premier single tiré de la compilation.

La chanson, signée Gisbert zu Knyphausen, invite les enfants à la rébellion contre leurs parents : “Immer muss ich alles sollen. Jetzt lasst mich doch auch endlich mal etwas wollen” c’est-à-dire : “Tout
le temps je dois faire les choses qui sont attendues de moi. Maintenant, enfin, laissez-moi faire les choses dont j’ai envie”.

Cru et fort : Nackt de Van Holzen

Cru et fort : Nackt de Van Holzen
Après s’être produit entre 2006 et 2015 sous le nom de Rockfish, le groupe change de nom en 2015 et s’appelle dorénavant Van Holzen. Ce n’est pas le seul changement opéré par les trois garçons. Florian Kiesling de Mähringen, Jonas Schramm de Lehr et Daniel Kotitschke de Ulmer Kuhber décident de ne plus suivre la mode et laissent tomber l’anglais pour ne plus chanter qu’en allemand. C’est tout à l’honneur de ce groupe dont les musiciens, mineurs, sont encore à l’école et doivent demander à leurs parents de les emmener en voiture à leurs représentations. Des groupes comme Madsen leur ont déjà fait confiance pour s’occuper de la première partie de leurs concerts du temps où la formation s’appelait encore Rockfish.

Nackt est leur premier single

23 singles et autant de hits signés Beatsteaks

23 singles et autant de hits signés Beatsteaks

Beatsteaks – le groupe au complet

Après avoir royalement fêté ses 20 ans en juillet 2015 lors de deux concerts complets dans la capitale allemande, les Beatsteaks « de Berlin » ont sorti le 18 septembre 2015 leur première compilation : « 23 singles ».

À la fin des années 90, les Beatsteaks qui chantent en anglais, faisaient l’ouverture de groupes comme Sick Of It All ou Good Riddance. Aujourd’hui, après sept albums, ils se produisent sur les plus grosses scènes des festivals allemands. Tout le monde connaît les Beatsteaks, et presque tout le monde les aime car ils jouent une musique positive, pleine de pêche, sexy et de qualité.

Les vingt-trois titres emblématiques sont présentés dans un ordre chronologique en faisant cependant l’impasse sur les deux premiers albums beaucoup plus rock alternatif que les suivants mais aussi beaucoup plus underground. En mûrissant, le groupe s’est assagi, est devenu plus pop, tout en déménageant quand même encore beaucoup.

L’anthologie ouvre ainsi sur deux titres phare de l’album Living Targets sorti en 2002 sous le label US Epitaph : Summer et surtout « Let Me In », l’hymne du groupe, LA chanson qui clôt chaque concert.

Suivent les titres les plus importants du groupe comme « Hand In Hand », « I Don’t Care As Long As You Sing », « Hello Joe » ou encore « Cut Off The Top ». Les succès plus récents comme « Milk & Honey », « Gentleman Of The Year » sont également de la partie.

23 singles et autant de hits signés Beatsteaks

Beatsteaks en concert

Outre les singles, l’anthologie comporte également deux titres très appréciés des fans. Le premier d’entre eux est « Frieda und die Bomben », une reprise du titre « Hell on Wheels » de Fu-Manchu que les Beatsteaks ont signé avec le groupe Turbostaat. Le second titre s’appelle « Hey Du », une chanson faisant partie de la comédie musicale « Linie 1 », inédite car jamais sortie sur un album.
C’est peu dire que « Frieda und die Bomben » est une chanson qui déménage. À l’inverse, « Hey Du » se révèle être une chanson d’amour, très tendre et drôle, chantée avec un fort accent berlinois. Il s’agit des deux seules chansons en langue allemande de la compilation.

Notez qu’à l’occasion de « 23 Singles », la plupart des chansons ont été réarrangées. Cependant, aucune n’a été dénaturée et toutes ont même gagné en qualité d’écoute.

23 singles et autant de hits signés Beatsteaks

Arnim Teutoburg-Weiß met le feu dans le public

La compilation se termine sur deux inédits. Le premier, « Tickets » démontre que le groupe est encore loin d’avoir atteint les limites de son évolution avec ces accords de piano pendant que « Mad River » rassure les fans avec une chanson très fidèle à l’esprit du groupe.

Ce serait cependant commettre une grossière erreur que de s’arrêter la découverte à cette seule anthologie et de ne pas aller plus loin en s’offrant l’écoute de l’intégralité des albums. Ceux-ci regorgent de hits qui, n’ayant jamais eu droit à une sortie en singles, n’ont pas été sélectionnés pour cette compilation. On citera par exemple des titres comme « Up on the Roof », « To be strong » ou encore « Under a clear blue sky » qui sont passés à la trappe malgré leur qualité et leur popularité.

Dans leur hit « Unrockbar » (Les in-rockables, traduction littérale du titre de la chanson), le groupe Die Ärzte posait cette question aux personnes insensibles au rock : Wie kannst du bei den Beatsteaks ruhig sitzen bleiben? qu’on peut traduire par : En écoutant les Beatsteaks, comment peux-tu rester vissé sur ta chaise ?.  La compilation démontre qu’il est effectivement impossible de rester impassible à l’écoute de leur musique et on comprend mieux pourquoi Die Ärzte, LE groupe le plus emblématique du rock allemand, a cité les Beatseaks en exemple.

Tracklist :

01. Summer
02. Let Me In
03. Hand In Hand
04. Hey Du
05. I Don’t Care As Long As You Sing
06. Hello Joe
07. Frieda und die Bomben
08. Jane Became Insane
09. Cut Off The Top
10. Demons Galore
11. Meantime
12. Hail To The Freaks
13. Milk & Honey
14. Cheap Comments
15. Automatic
16. House On Fire
17. SaySaySay
18. DNA
19. Gentleman Of The Year
20. Make A Wish
21. Everything Went Black
22. Ticket
23. Mad River