Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale

Il est difficile de coller une étiquette sur Swiss & Die Andern tant leur musique traverse les genres : Hip hop, punk rock… Le groupe originaire de St. Pauli, le célèbre quartier populaire de Hambourg, s’éloigne radicalement de la scène mainstream, comme l’atteste par exemple l’un de leurs EP titré Wir gegen Die (Nous contre eux).

« Je ne veux pas faire de musique qui laisse les gens indifférents » dira Swiss et on peut dire que l’objectif est plutôt atteint, à la vue des petits scandales que le groupe suscite.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
Quand ils écoutent ma musique, je ne veux pas que les gens se disent « Ça ressemble à… ». Je veux qu’ils se disent « Ah, mais c’est Swiss ! »

Swiss est le fils d’un comédien suisse et d’une réalisatrice allemande. Dès son plus jeune âge, ses débuts à l’école sont difficiles et il est mis à l’écart. Celui qu’on appelle dans la cour de récréation « le Suisse », se voit diagnostiquer des troubles du déficit de l’attention et une hyperactivité. La seule réponse de la société pour lui est le traitement médicamenteux et la prescription de cachets.

Swiss décroche malgré tout son BAC et étudie ensuite les médias. Mais il ne reste pas longtemps à l’université et s’oriente très vite vers la musique, en commençant par le rap.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
« Les gens ont peur car ce monde tourne mal. Ils se cherchent mais ne trouvent que leur patrie. »

Tout en faisant face à des problèmes psychologiques personnels, Swiss sort en 2006 son premier album, Jeder Track Ein Hit (Chaque chanson est un tube), disponible gratuitement en téléchargement. Swiss y parle ouvertement de sa dépendance aux médicaments, il s’agit de montrer sans détour les conséquences de son traitement.

Un an plus tard sort Amoktape, le second album, qui comprend la chanson Der letzte Schultag (le dernier jour d’école), chanson qui fait l’objet de nombreuses critiques. En effet, le morceau raconte une tuerie perpétrée par un lycéen depuis le point de vue de ce dernier, en citant les raisons qui l’ont poussé à commettre l’impensable : « Vous me traitez de perdant et de monstre », « Seul à la récrée, seul à la maison », etc.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
Swiss écrit son nom de scène avec 3 six (6W†66), ce qui n’a pas de connotation sataniste mais fait simplement référence aux trois « S » présents dans son nom de scène. La philosophie du groupe tourne plutôt autour de la liberté, du rejet de toute autorité et du refus catégorique de suivre un prophète.

Tout en continuant les collaborations, Swiss sort trois nouveaux albums entre 2008 et 2013.

En 2014, Swiss prend de la distance avec le rap et retourne à ses racines « punk ». Dès lors, il se produit sur scène avec Tobias Gerth (batteur), Jakob Schulze (guitariste), Matze Grimm (bassiste) et le DJ Da Wizard. Naît alors le groupe Swiss & die Andern. La bande mélange dans ses chansons le punk et le rap, des textes poétiques attaquent de front une civilisation en déclin.

Swiss sort ensuite sous son propre label, Missglückte Welt, l’EP Schwarz Rot Braun (Noir, Rouge, Marron). Les couleurs sont une référence au drapeau allemand, la couleur or étant remplacée par celle, marron, du nazisme.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
« C’est la peur qui se vend le mieux à l’Ouest car les gens qui ont peur, ont besoin de l’argent des banques »

Le premier album sort en 2015. Grosse Freiheit (Grande Liberté) se positionne à la 44e place des ventes pendant que les clips de Vermisse Dich et Asche zu Straub tournent sur plusieurs chaînes de télévision.

2016 voit la sortie du second album, Missglückte Welt (Monde en déclin). Deux années plus tard sort le troisième album Randalieren für die Liebe (Soulèvement pour l’Amour) qui atteint, quant à lui, la seconde place des ventes. Les textes restent toujours très politiques mais la musique s’éloigne progressivement du rap pour embrasser le rock punk de manière plus radicale.

La musique de Swiss & die Andern est puissante, brute, entraînante, relevée par des refrains agressifs qui soulignent la haine du groupe envers le système. Swiss & die Andern se révèle sur scène même si une bonne partie de sa puissance scénique est parfaitement retranscrite dans ses albums. Les textes, qui proposent au public des analyses pertinentes de l’âme humaine, se permettent également de nombreuses réflexions qui font de Swiss & die Andern un groupe à connaître.

Discographie :
2014 : Schwarz Rot Braun (EP, Missglückte Welt / Soulfood)
2015 : Grosse Freiheit (Album, Missglückte Welt / Soulfood)
2016 : Missglückte Welt (Album, Missglückte Welt / Soulfood)
2017 : Wir gegen Die (EP, Missglückte Welt / Soulfood)
2018 : Randalieren für die Liebe (Album, Missglückte Welt / Soulfood)

Drangsal, un groupe des années 80

C’est dans les années 80s qu’apparaissent le post punk et le wave. Encore aujourd’hui, certains groupes se réclament de ce genre de musique comme Messer, Die Nerven ou encore… Drangsal.

Max Gruber, alias Drangsal est né le 4 août 1993 à Landau, au sud-est de l’Allemagne, près de la frontière suisse. Le nom de son groupe, Drangsal, vient de celui d’une maison spécialisée dans les enterrements à Landau. Il est parolier, chanteur et il maîtrise plusieurs instruments. La musique de Drangsal est imprégnée de post punk et de synthpop, la musique des années 80s. Ainsi, il s’inspira de ses groupes de jeunesse comme Marilyn Manson, Morrissey et Boyd Rice. « Morrissey et The Smith ont été, longtemps, incroyablement importants pour moi. », dit-il.

En septembre 2013, Drangsal met en ligne les vidéos de ses premières musiques Wolpertinger et Allan Align. Le clip de cette dernière chanson se fait remarquer dans les médias car c’est Jenny Elvers (une actrice allemande) qui y joue le rôle féminin.

C’est le 22 avril 2016 que sort son premier album, Harieschaim. Il produit son album avec Markus Ganter qui travaille déjà avec d’autres artistes comme Casper ou Tocotronic. L’une des musiques de Harieschaim tient son nom d’un endroit où les ancêtres de Max Gruber ont été assassinés.

À l’automne 2016, après une tournée en Allemagne, Autriche et Suisse, Drangsal reçoit un prix dans la catégorie « nouveau venu inattendu ». Un prix de la « culture du Pop ».

Drangsal, un groupe des années 80

En 2017, au Echoverleihung – une académie – il reçoit le prix de la critique grâce à son album Harieschaim.

Entre juin et juillet 2017, Gruber participe à l’émission de radio FluxFM : Praxis Dr. Angsal – die Musiksprechstunde mit Max Gruber (traduction : Le cabinet du Dr Angsal – une heure de musique avec Max Gruber). L’émission consiste à recevoir un invité, un docteur, un thème et des diagnostics sur ce thème.

Le deuxième album, Zores, sort en avril 2018 et est produit en partenariat avec Markus Ganter et Max Rieger. Ce dernier est un skieur alpin allemand. L’album atteint la douzième place du hit parade allemand et reçoit de bonnes critiques de la part des médias. Rolling Stone écrit par exemple que « Zores possède des mélodies clair-obscur, des paroles qui resteront dans l’esprit […]. Malgré tous les dangers, sa musique reste obstinée et hors d’accès. »

Drangsal est donc un homme qui se démarque des groupes d’aujourd’hui par sa musique qui cherche son inspiration dans le passé. Malgré cette différence avec les autres groupes actuels, Drangsal a facilement pu se faire une place sur la scène allemande.

Tocotronic : sur le chemin du crépuscule

Aux débuts des années 90, Tocotronic est le principal acteur de l’école hambourgeoise, un mouvement culturel qui a profondément marqué la décennie en imposant la langue allemande dans un rock alternatif fortement intellectualisé et aux considérations politiques ancrées à gauche. Aujourd’hui, avec sa musique mélancolique aux textes introspectifs et révoltés, Tocotronic est l’un des groupes phare du rock allemand.

Tocotronic : sur le chemin du crépuscule

Tocotronic se forme en 1993. Le nom du groupe s’inspire d’une console de jeu japonaise, ancêtre du Game Boy : le Tricotronic. Le trio est composé de Dirk von Lowtzow (chant et guitare), Jan Müller (basse) et Arne Zank (batterie). Leur musique s’inscrit dans le courant punk.

En 1994, le groupe commence à se produire sur la scène underground d’Hambourg où il est vite remarqué. La même année est produit, sous leur propre label, leur premier single, Meine Freundin und ihr Freund (mon amie et son ami). L’année suivante sort leur premier album : Digital ist besser (le digital, c’est mieux) chez L’âge d’or où ils sont soutenus par Jochen Distelmeyer, chanteur de Blumfeld, autre groupe phare de l’époque. S’ensuit une tournée en Allemagne, Autriche et Suisse.

La popularité du groupe augmente, portée par une musique grunge mélancolique parfaitement adaptée à l’époque. Les textes, surtout, font mouche. Ils touchent les problématiques jeunes (Ich möchte Teil einer Jugendbewegung sein : je voudrais faire partie d’un mouvement de jeunes). Il y aussi une identité visuelle marquante (veste de survêtement, pantalon de velours et raie sur le côté dans les cheveux). Déjà un fan club naît : Megatronic. C’est le début d’un phénomène aux accents de groupes britanniques. La presse et le grand public sont d’accord et voient en Tocotronic un groupe capable de retranscrire les problèmes de la jeunesse de l’époque.

Tocotronic : sur le chemin du crépuscule

Quelques mois après la sortie du premier album se présente déjà le suivant : Nach der verlorenen Zeit (après le temps perdu).

Le troisième album sort en 1996. Wir kommen um uns zu beschweren (nous venons pour nous plaindre) est le premier album du label L’âge d’or à atteindre les premières places de classement allemand des ventes. Le groupe part à nouveau en tournée mais cette fois-ci dans des salles de concert plus grandes. Les Tocos reçoivent également un prix dans la catégorie « jeune, allemand et en route pour les sommets » qu’ils rejettent en expliquant qu’ils ne sont ni fiers d’être jeunes ni fiers d’être allemands.

En 1997 sort le quatrième album enregistré en France aux studios Black Box à Angers qui a vu passer des groupes comme Les Sheriff, Les Thugs, Parabellum ou les Wampas. Es ist egal, aber (c’est égal, mais) montre un léger changement de style avec l’apparition dans la musique de sons électroniques et de cordes, ainsi que des textes plus légers. Le groupe a en outre assuré deux concerts pour Wildwasser e.V., association pour les victimes de violence sexuelle.

Tocotronic : sur le chemin du crépuscule

Invité au festival danois Roskilde, le groupe entame ensuite une longue tournée dans les pays germanophones avant de se produire l’année suivante aux USA, dans la foulée de la sortie du cinquième album.

Avec K.O.O.K, le son du groupe continue à se développer : les textes sont plus imagés et la musique plus introspective. Dès lors, chaque album apparaîtra dans le top 10 des ventes.

La tournée qui suit fait l’objet d’un journal de bord publié sous la forme d’un livre. Écrit par Thees Uhlmann, alors chanteur du groupe Tomte et manager de Tocotronic, Wir könnten Freunde werden (nous pourrions devenir amis) propose un portrait de la vie d’un groupe de rock en tournée, avec ses surprises et ses clichés.

Après la sortie d’un album remixé en 2000 paraît le sixième album en 2002. Ce nouvel album porte le nom du groupe pour fêter ses dix années d’existence. À cette occasion, l’américain Rick McPhail, qui accompagnait le groupe depuis 2000 sur les concerts en jouant au synthé, devient le quatrième Tocos. Son influence est évidente et l’album divise les fans qui regrettent des textes moins introspectifs et une musique plus rock. En revanche, la critique est unanime et jubile devant l’évolution constante de Tocotronic.

La veille du 8 mai 2005, date anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, Tocotronic se produit lors de l’évènement organisé par des mouvements de gauche Deutschland, du Opfer (Allemagne, toi victime).

En 2005 sort le septième album intitulé Pure Vernunft darf niemals siegen (la raison pure ne doit jamais vaincre) qui atteint la troisième place des charts. Place qu’il conservera neuf semaines durant.

Kapitulation est produit en 2007 par Universal car le label L’âge d’or n’existe plus. On assiste à un léger retour aux sources grâce à des textes à nouveau introspectifs et en colère (Ich habe Stimmen Gehört : j’ai entendu des voix). À cette occasion, le groupe participe à la campagne contre le sommet du G8 en juin 2007 et remixe sa chanson Aber hier leben, nein danke! (mais vivre ici, non merci !)

Schall & Wahn (Le bruit et la fureur, également le titre d’un roman de William Faulkner) paraît en 2010. Produit à Berlin, l’album clôt une trilogie en hommage à celle de David Bowie.

Avec ce neuvième album, Tocotronic se hisse à la première place des ventes. Comme à chaque fois, l’album bénéficie d’un excellent accueil critique.

Début 2013 sort le dixième album, enregistré de manière analogique. Wie wir leben wollen (vivre comme nous le voulons) s’oriente musicalement vers New Order, The Cure et The Smiths tandis que les paroles de Dirk von Lowtzow s’intéressent à d’autres thématiques comme l’amour.

Le 1er mai 2015 sort le onzième album de Tocotronic. Il n’a pas été baptisé par le groupe mais est habituellement désigné par Das rote Album (l’album rouge) en raison de sa couverture intégralement rouge. L’amour est le leitmotiv qui traverse toutes les chansons de l’album.

À partir de 2015, Tocotronic soutient l’organisation Pro-Asyl qui défend les droits des réfugiées en Allemagne et en Europe.

En janvier 2018 sort le douzième album : Die Unendlichkeit (l’éternité) à l’occasion duquel le groupe continue d’évoluer vers un style de plus en plus varié avec des instruments à vent, un xylophon, etc. Les textes, quant à eux, sont très personnels puisqu’il s’agit d’un album biographique.

Après avoir trouvé rapidement un style et une recette à succès, Tocotronic aurait pu livrer encore et encore le même refrain. À la place, les Tocos ont préféré prendre des risques. Et malgré de nombreuses ruptures dans son style et sa musique, Tocotronic a su conserver sa personnalité. Cette constance a permis au groupe de continuellement évoluer et se renouveler en gardant ce qui faisait son identité.

Playlist Tocotronic :

Seize années après ses débuts, Jupiter Jones sort son nouveau « premier » album

En mars 2016 sort Brüllende Fahnen, le sixième album de Jupiter Jones. Il s’agit certes de l’album numéro six pour le groupe mais il représente en réalité le premier depuis le départ de son chanteur charismatique Nicholas Müller. Comment prendre un nouveau départ tout en ne trahissant pas son passé ?

Revenons en arrière… Nous sommes à l’automne 2002 dans l’Eifel, une région vallonnée qui s’étend entre la ville allemande de Cologne et la Belgique. Quatre garçons, alors qu’ils participent ensemble à une fête, prennent une décision folle : monter un groupe de rock. Son nom, ils le tirent d’une série policière américaine pour la jeunesse de quarante-trois romans éditée aux USA de 1964 à 1987 : Les Trois Jeunes Détectives. Jupiter Jones, (Hannibal Jones en VF) est le chef de la bande des trois héros. Il est très intelligent mais il a un problème de surpoids et souffre des moqueries de ses camarades.

.Seize années après ses débuts, Jupiter Jones sort son nouveau « premier » album

Leader emblématique du groupe, chanteur et guitarise, Nicholas Müller est alors entouré de Sascha Eigner également à la guitare, Michael Stadtfeld à la basse et Marco Hontheim à la batterie.

Ils se mettent à répéter et sortent la même année leur première démo : Auf das Leben. En proposant leur première œuvre gratuitement en ligne, le groupe s’assure un petit buzz qui lui permet de faire la première partie de groupes punk installés comme Muff Potter, Donots, Hot Water Music et The (International) Noise Conspiracy.

En juin 2004, le Southside Festival leur offre l’occasion de jouer pour la première fois devant un public conséquent.

En octobre de la même année sort leur premier album, Raum um Raum, suivi en 2007 de Entweder geht diese scheussliche Tapete – oder ich.

Grâce au Goethe Institut dont la mission principale est de promouvoir l’apprentissage de la langue allemande dans le monde, ils peuvent se produire en Bulgarie au cours d’une tournée de dix jours. L’année suivante, Jupiter Jones se produit à Ankara en Turquie devant 7 000 spectateurs.

Seize années après ses débuts, Jupiter Jones sort son nouveau « premier » album

En 2008, Jupiter Jones enregistre un concert unplugged qui sort en DVD et CD sous le titre Leise.

En 2009 sort leur troisième album : Holiday in Catatonia.

Le groupe signe en août 2010 chez Columbia (Sony). Là, Jupiter Jones sort son quatrième album le 25 février 2011. L’album, qui porte le nom du groupe, contient le single Still qui devient leur plus gros succès. En effet, en avril, Still est la chanson allemande la plus jouée sur les radios outre-Rhin.

Jupiter Jones enchaîne alors les concerts et les appararitions à la télévision allemande, apparitions qui leur valent les critiques des fans de la première heure regrettant que le style musical du groupe s’oriente vers le mainstream.

En réponse, le cinquième album de Jupiter Jones, Das Gegenteil von Allem, sort le 11 octobre 2013 et affiche un véritable retour aux sources. Rennen + Stolpern, le premier single tiré de l’album parvient néammoins à se hisser dans les charts. S’ensuit une tournée en 2014, annulée en mars en raison des troubles d’anxiété dont souffre le chanteur Nicholas Müller. Dans la foulée est annoncé son depart.

Sascha Eigner réunit alors les autres membres du groupe afin de décider de la suite. Avec douze années d’existence, pléthore de concerts, un tube et une respectabilité acquise dans le milieu, le groupe annonce qu’il ne compte pas en rester là. Le 14 mai 2014 est présenté le nouveau leader de Jupiter Jones : Sven Lauer, un vieil ami du groupe.

En juillet, Jupiter Jones sort un album live Glory.Glory.Hallelujah avec encore Nicholas Müller au chant. Mais peu après, un nouveau single fait son apparition sur lequel chante le nouveau leader du groupe.

Seize années après ses débuts, Jupiter Jones sort son nouveau « premier » album . . .

S’ensuivent alors quelques apparitions sur scène et la mise en chantier d’un nouvel album qui sort finalement deux années plus tard le 25 mars 2016.

Avec Brüllende Fahnen, le groupe continue dans la lignée de ce que faisait Jupiter Jones tout en amorçant un nouveau départ. Le rock reste groovy. Mais la voix chaude et charismatique de Nicholas Müller laisse la place à celle, plus dynamique, de Sven Lauer qui apporte de la fraîcheur aux chansons. L’apport de Sven ne se limite pas à la forme puisque sur le fond, les textes s’avèrent également plus travaillés, plus politiques.

Playlist Jupiter Jones

Discographie

Album :
2004 – Raum um Raum
2007 – Entweder geht diese scheußliche Tapete – oder ich
2008 – Leise
2009 – Holiday in Catatonia
2011 – Jupiter Jones
2013 – Das Gegenteil von Allem
2014 – Glory.Glory.Hallelujah (live)
2016 – Brüllende Fahnen

Singles
2007 – Wir sind ja schließlich nicht Metallica
2009 – Das Jahr in dem ich schlief
2009 – Nordpol, Südpol
2011 – Still
2012 – Nordpol/Südpol
2013 – Rennen + Stolpern
2013 – Denn sie wissen was sie tun
2014 – Zuckerwasser
2016 – Brüllende Fahnen
2016 – Faustschlag
2016 – 70 Siegel
2016 – Rückenwind/Gegenwind

Sources : www.laut.de

Bosse, un groupe pour un seul homme depuis plus de 20 ans

Le groupe allemand Bosse, c’est un seul homme : Axel Bosse. Il s’entoure de différents musiciens mais en étant guitariste, parolier et interprète, il tient tous les rôles-clés du groupe.

Axel Bosse naît le 22 février 1980 et à l’âge de 17 ans signe son premier contrat chez Sony Music Entertainment avec son groupe de l’époque, Hyperchild. Hélas, à cause de différents créatifs, le groupe se sépare au bout de deux ans. Axel Bosse commence alors une carrière en solo et, pour l’accompagner dans ses concerts, il recrute des musiciens qui changeront au fil des années.

En 2005 paraît le premier album, Kamikazeherz. À cette époque, Bosse tient la première partie d’autres groupes comme Such A Surge (un groupe de heavy metal), Madsen et Mando Diao.

Bosse, un groupe pour un seul homme depuis plus de 20 ans

Axel Bosse et Ayse Bosse

Un an plus tard, en 2006, sort le deuxième album, Guten Morgen Spinner. Début 2009 sont annoncés le troisième album, Taxi et la coopération du producteur Jochen Naaf qui signe trois chansons. Encore en 2009, Bosse travaille avec l’électro-DJ Oliver Koletzki sur le morceau U-Bahn, disponible sur l’album Stil vor Talent de ce dernier.

L’album Wartesaal, dans lequel Bosse écrit douze chansons, est annoncé début 2011. Grâce au morceau Frankfurt-sur-Oder, Bosse concourt au Bundesvision Song Contest 2011. Il représente le Land allemand Basse-Saxe et remporte la troisième place.

Le 8 mai 2013 sort son cinquième album, Kraniche. Plusieurs chansons ont été écrites à Istanbul, là où il a passé quelque temps avec sa femme et sa fille et dont l’influence se ressent dans sa musique.

Bosse, un groupe pour un seul homme depuis plus de 20 ans

Axel Bosse à Deichbrand, 2013

En 2016 sort le sixième album, Engtanz. Pour écrire les musiques de cet album, Axel Bosse travaille avec d’autres compositeurs. Engtanz obtint la première place au hit-parade allemand.

Dans un domaine plus philosophique, Bosse soutient les associations qui viennent en aide aux réfugiés. Au cours d’un concert à Munich, le 11 octobre 2015, avec le groupe de rock indépendant Sportfreunde Stiller, il chante Wir. Stimmen für geflüchtete Menschen (N.D.R. : Nous, les voix pour les réfugiés). Ses valeurs sont humanistes et de défense des personnes dans le besoin.

Bosse, un groupe pour un seul homme depuis plus de 20 ans

Engtanz, le dernier album sorti en 2016

Par ailleurs, en 2016, Bosse s’est fait remarquer lors de ECHO, un concours allemand de musique. À la fin de sa chanson Steine, il a levé les deux majeurs et s’est écrié « Und die hier gehen raus an jedes Nazischwein (N.D.R. : « Et ceux-là sont destinés à tous ces salauds de nazis »).

Sources : wikipedia.de – laut.de

Playlist Axel Bosse :

Wanda, musique pop avec Amore

La musique de Wanda se révèle clairement pop avec des influences provenant du rock alternatif et du rock ‘n’ roll.

On n’hésite pas à comparer leur musique à celle des Clash comme lorsqu’elle passe brusquement de la guitare aux chœurs (Bleib wo du warst an), effet typique du groupe londonien. Le groupe, quant à lui, se définit par le terme « musique pop avec Amore », ce qui signifie que les textes traitent principalement d’amour. L’important c’est le bonheur.

Parfois chantées dans le dialecte viennois, d’autres fois particulièrement cyniques, les paroles ne sont pas toujours très compréhensibles, comme pour mieux appuyer le fait que c’est avant tout la musique qui prime. Cependant, les textes s’intéressent aussi parfois à des thèmes plus sérieux comme la frustration sexuelle (Bologna) ou la séparation (Auseinandergehen ist schwer).

Wanda, musique pop avec Amore

Le nom du groupe fait référence à Wanda Kuchwalek, la maquerelle qui sévissait à Vienne dans les années 70, une figure mythique de la culture underground de la ville.

Le groupe est né en 2012 à Vienne. Wanda est alors composé de Marco Michael Wanda (chant), Manuel Christoph Poppe (guitare), Christian Hummer (clavier), Ray Weber (basse) et Lukas Hasitschka (batterie).

Après la sortie du single Schick mir die Post en avril, Amore, leur premier album, sort en octobre 2014 et atteint la treizième place des charts autrichiens (avant de devenir album d’or en 2015). Dans la foulée, Wanda part en tournée dans les pays germanophones avec leur Opel Vivaro, se produisant dans des salles trop petites eu égard à leur popularité trop vite acquise.

Durant le plus prestigieux des concours musicaux autrichiens, les Amadeus Award, Wanda reçoit la plus haute récompense dans la catégorie pop/rock alternatif, et se voit également nominé dans les catégories album, chanson et concert de l’année.

Le second album de Wanda, Bussi, sort le 2 octobre 2015 chez Vertigo Records. En moins de deux semaines, il obtient le statut de disque d’or. Lors des Amadeus 2016, le groupe remporte cette fois-ci les catégories « groupe de l’année » et « concert de l’année ».

Wanda, musique pop avec Amore

En août 2015, des controverses font leur apparition après la diffusion de la vidéo accompagnant le second extrait de l’album, Bussi Baby, dans laquelle apparaît la journaliste antiféministe Ronja von Rönne.

Le chanteur rappela alors que même si Wanda s’oppose fermement au racisme, à la misogynie et au sexisme, les chansons du groupe n’étaient pas politisées.

Wanda s’avère malgré tout un groupe qui polarise, on aime ou on déteste, il n’y a pas de « oui, mais ».

Quoi qu’il en soit, la revue Musikexpress qualifia Wanda de « probable dernier groupe de rock ‘n’ roll important de la génération ». Quant aux lecteurs de Rolling Stone, ils ont élu Wanda « groupe de l’année » en 2015.

Sans faire de pause, Wanda sort son troisième album en octobre 2017 : Niente

Sources : http://www.laut.de

 

Playlist Wanda :

 

Interview des Donots

Nous avons rencontré Ingo Knollmann (chanteur) et Eike Herwig (batteur) des Donots, découvrez-les à travers une interview destinée au public français.

Depuis 1993, le groupe originaire d’Ibbenbüren dans le Nord de l’Allemagne, près de la frontière néerlandaise, délivre un rock alternatif, la plupart du temps proche du punk mais qui peut aussi bifurquer vers la pop, comme cela fut le cas en 2012 à l’occasion d’un duo avec le britannique Frank Turner sur la chanson So Long (Frank Turner venant d’ailleurs, lui aussi, du punk).

Cet été, les Donots se sont produits devant près de 55 000 personnes sur la scène du festival Deichbrand qui se déroule chaque année depuis 2005 près de Cuxhaven, entre Brême et Hambourg.

C’est à cette occasion que nous leur avons posé plusieurs questions.

Video de l‘interview

Pour aller plus loin, nous vous proposons :

La critique de l’album Karacho, premier album en allemand des Donots :

Karacho, le dernier album des Donots

La traduction de Dann Ohne Mich, chanson dans laquelle le groupe pointe du doigt l’inhospitalité de certains :

Traduction des paroles de Dann Ohne Mich des Donots

 

Irie Révoltés ou comment mettre la musique au service de convictions humanistes

Nous n’avons découvert que très récemment Irie Révoltés, un groupe allemand qui existe pourtant depuis plus de 15 ans. Formé en 2000, Irie Révoltés est originaire d’Heidelberg, une ville du sud-ouest de l’Allemagne, entre Francfort et Stuttgart.
Multi-thèmes, Irie Révoltés propose des morceaux différents, passant de l’extra-léger au supra-lourd
Un peu touche-à-tout, le groupe puise dans des styles musicaux ludiques et entraînants comme le reggae, le ragga, le hip-hop et le ska par exemple. Leur bonne humeur communicative trouve son épanouissement dans des titres légers comme « Merci » (merci à ma famille et mes amis), « Il est là » (le bel été) ou encore « Soleil ».

Irie Révoltés ou comment mettre la musique au service de convictions humanistes

la tolérance est le cheval de bataille d’Irie Révoltés

D’autres thèmes sont abordés, plus sombres, plus critiques envers la société occidentale avec des titres qui parlent d’eux-mêmes comme « On assassine en Afrique », « Résisdanse ». On trouve au fil des morceaux des peintures acerbes de l’économie de marché (« Zeit ist Geld » = le temps, c’est de l’argent) ou de vertes critiques du racisme ambiant (« Jetzt ist schluss » = Maintenant ça suffit).
Multi-cultures, Irie Révoltés jette à travers ses chansons un pont entre l’Allemagne et la France
Les deux chanteurs principaux, Pablo et Carlos Charlemoine, deux frères, tous deux franco-allemands allient ainsi deux langues et deux pays pour encore plus de possibilités artistiques, de textes poétiques, de sujets à se mettre sous leurs dents pluriculturelles.

Irie Révoltés ou comment mettre la musique au service de convictions humanistes
Cet héritage, ils l’assument totalement car voilà bien osé, pour un groupe allemand, d’aligner dans son répertoire des chansons avec des refrains entiers, voire même tout le morceau, en langue française ; débitée à un rythme tellement soutenu que même un natif ne peut pas fredonner avec eux. Malheureusement, cette bienveillance est bien mal récompensée par le public français, Irie Révoltés ne semblant en effet pas être connu dans l’Hexagone.
Multi-causes, Irie Révoltés transcende son rôle de parolier et œuvre dans plusieurs associations humanitaires
Dans ses textes, le groupe ne se place pas en tant que donneur de leçons, il aborde des thèmes forts comme le racisme, le fascisme, le sexisme, l’indifférence, l’intolérance et laisse au public la liberté d’y réfléchir lui-même. Cependant, côté cour, les membres d’Irie Révoltés tirent les leçons de leur propre « révolte » et militent dans plusieurs causes, Viva Con Agua (pour permettre l’accès à l’eau potable), Rollis für Afrika (association co-fondée par Pablo Charlemoine et fournissant des fauteuils roulants au Sénégal) et Make Some Noise (campagne pour combattre le sexisme et l’homophobie).

Playlist Irié Révoltés :

La recette du succès pour Kraftklub, un mélange de rock, de punk et de rap

La recette du succès pour Kraftklub, un mélange de rock, de punk et de rap

Kraftklub s’engage contre l’analphabétisme et participe à la campagne iCHANCE afin d’aider des adultes analphabètes à apprendre à lire et écrire.

Kraftklub est un groupe allemand fondé en 2010. Sa musique est un mélange de rock indépendant, de punk et de rap. Le premier album, Mit K (2012), a été disque de platine. Le second album, in Schwarz (2014), a été disque d’or.

Les cinq membres de Kraftklub, Felix Brummer (chant), Karl Schumann (guitare), Till Brummer (basse), Steffen Israel (clavier) et Max Marschk (batterie), jouent pour la première fois ensemble en 2009 lors du festival de hip-hop Splash qui se déroule à Bitterfeld, près de Chemnitz, ville dont le groupe est d’ailleurs originaire.

Après avoir été enregistré dans un club de Chemnitz, l’Atomino, leur premier EP, « Adonis Maximus », sort en février 2010. Le succès est immédiat et dès septembre de la même année, les programmes pour jeunes de la première chaîne de télévision allemande ARD désignent le groupe vainqueur du concours New Music Award.

Grâce à cette mise en avant, ils attirent l’attention de majors et signent finalement chez Universal en janvier 2011.

Ils enchaînent alors les concerts et font la première partie de groupes de rock allemands comme Beatsteaks, Die Toten Hosen, Die Ärzte, Rammstein ou des groupes de rap tels que Fettes Brot et Casper.

Leur premier singel, « Zu Jung », sort en août 2011. Très drôles, les paroles expliquent que, quand on est jeune, il est aujourd’hui difficile d’être original car les parents ont déjà tout testé.

Fin septembre 2011, Kraftklub participe au Bundesvision Song Contest avec leur second single « Ich will nicht nach Berlin ». Dans cette chanson, Kraftklub déclare ne pas vouloir faire comme les autres groupes de musique et monter à la capitale. Le groupe finit à la cinquième place du concours, un show télévisé très populaire en Allemagne, organisé par la chaîne privée Pro7 et qui offre à Kraftklub la possibilité de toucher un public encore plus large.

La recette du succès pour Kraftklub, un mélange de rock, de punk et de rap

Kraftklub a fondé le Kosmonaut Festival. Le festival se déroule sur deux jours en juin à Chemnitz et comptabilise près de 15 000 spectateurs.

C’est le 20 janvier 2012 que sort leur premier album, Mit K (littéralement : avec K, pour souligner le fait que club dans Kraftklub s’écrit avec un « k » et pas avec un « c »). Ces cinq garçons, qui n’hésitent pas à faire référence à leurs origines (l’ex-RDA), deviennent très populaires.

En avril 2012 sort un nouvel extrait : « Song für Liam ».

En septembre, ils donnent leur premier concert hors d’Europe, en Colombie.

En mars 2013, Kraftklub est nominé pour participer au concours Echo, qui existe depuis 1992. Lorsque les membres du groupe découvrent que le groupe nationaliste Frei.Wild participe lui aussi au concours, ils préfèrent annuler leur participation. Peu de temps après, d’autres groupes leur emboîtent le pas et les organisateurs décident finalement de remercier Frei.Wild. Réintégré au concours, kraftklub remporte le prix de la critique.

En mai 2014 apparaît sur Youtube la vidéo « Hand in Hand ». La vidéo est signée par un nouveau groupe totalement inconnu qui se fait appeler In Schwarz (En noir). Le 2 juin, le mystère est levé lorsque In Schwarz fait son apparition dans l’émission Circus HalliGalli. Tout le monde reconnaît alors Kraftklub qui vient présenter son nouvel album : In Schwarz.

La recette du succès pour Kraftklub, un mélange de rock, de punk et de rap

Kraftklub a écrit une chanson pleine de tendresse pour Chemnitz dont ils sont originaires. La chanson porte l’ancien nom de la ville, lorsque le pays était coupé en deux : Karl Marx Stadt.

En août sort le second single tiré de l’album : « Unsere Fans », dans lequel le groupe taquine gentiment ses fans qu’ils définissent désormais comme étant mainstream, grand public. Les textes de Kraftklub sont souvent à lire sur plusieurs niveaux et dans cette chanson, le groupe se moque surtout de lui-même et de son succès. D’ailleurs, lorsque l’album In Schwarz sort en septembre, il monte très vite les échelons et finit à la première place des charts.

Il s’ensuivra une année exceptionnelle qui se terminera en octobre 2015 avec la sortie d’un double CD et d’un Bluray documentant une année de concerts dans les salles et festivals après la sortie du second album.

Malgré des textes qui s’adressent à toutes les générations et une musique aux rythmes simples et empruntant à bien des genres, Kraftklub s’avère un groupe unique. Les textes drôles et décomplexés, ainsi que l’énergie qui se dégage de leur musique en font le phénomène de la scène rock allemande de ces dernières années.