Le groupe allemand indépendant Kettcar est originaire de la ville de Hambourg. Son style de musique est le punk rock. À l’origine de Kettcar, créé en 2001, on trouve Marcus Wiebusch (chanteur et guitariste) et Frank Tirado-Rosa (batteur). Avant la création de Kettcar, ils étaient tous les deux membres de «… But Alive », un goupe aux textes très politisés sur une musique punk énergique. Kettcar ne renie pas ses origines et aborde lui aussi essentiellement des questions sociales et politiques. Ainsi, la chanson Rettung, le titre phare de leur 4e album Zwischen den Runden (Entre les rounds) sorti en 2012, fait figure de petit ovni dans leurs thèmes de prédilection en traitant de l’amour… et d’une bien jolie manière.
Rettung parle d’amour. Mais pas de l’amour à l’eau de rose comme dans les romans ou films romantiques. La chanson dépeint un amour qui anéantit tous les clichés féminins. Il se passe quelque chose qui est normalement répugnant mais le chanteur le conte avec douceur et délicatesse, avec bonté et amour. Ainsi, par une narration et des mots beaux et touchants, le chanteur raconte comment il s’est occupé de celle qu’il aime. Alors qu’elle était ivre et « vomissante », absolument pas dégoûté ou outré, il l’accompagne, la guide, la nettoie et la couche. À son réveil, elle trouvera un mot doux « Bonjour, amour de ma vie ».
Dans cette histoire, le chanteur montre ce qu’est pour lui le véritable amour. L’amour n’est pas désir, sentiments, émotions, envies. L’amour, c’est agir, s’occuper de l’autre, être là en toute circonstance.
Extrait
« Ce n’est pas ce que tu ressens,
pas seulement ce que l’on ressent,
ce n’est pas ce que l’on cherche avec envie.
L’amour, c’est ce qu’on fait. »
Ce qui est marquant dans cette chanson, c’est que l’amour est démontré comme il est vraiment, dans la vraie vie en somme. Ce n’est pas bouquet de fleurs, tout beau tout rose. Aimer quelqu’un, c’est être là pour cette personne, l’aider, la soutenir quand elle est au plus bas. « L’amour est dans ce qu’on fait, pas dans ce qu’on dit » comme l’écrivait l’auteur américain Charles Willeford. Quoi qu’il en soit, voilà une bien jolie chanson, un beau message qui s’appuie avec malice sur une situation pas très sexy !
Paroles en allemand | Traduction |
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Wir verließen den Laden | Nous tirâmes notre révérence |
Und jetzt noch 800 Meter | Et maintenant 800 mètres encore |
Ich fühlte mich erhaben | Je me sentis magnifique |
Wie ein Rettungssanitäter | Comme un sauveteur |
Du konntest nicht mehr gehen | Tu ne pus plus marcher |
Das heißt: Huckepack nehmen | Ça s’appelle : Porter quelqu’un sur son dos |
Du sagtest: "Lass mich zurück | Tu me dis : « Laisse-moi en arrière |
Du kannst es schaffen ohne mich" | Tu peux y arriver sans moi » |
Ich sagte "Nein, ein Marine lässt niemanden im stich!" | Je répondis : « Non, un Marine n’abandonne personne |
Wir haben's gleich geschafft" | Nous y sommes presque » |
Und ich ging langsam durch die Nacht. | Et j’avançai lentement à travers la nuit |
Als die Sabberfäden zart mein Ohr streiften | Alors que des fils de bave effleuraient mon oreille |
Als wir mit aller letzter Kraft unser Fort erreichten | Quand, avec nos ultimes forces, nous rejoignîmes notre fort |
Als du's grad noch ins Bad schafftest, aber nicht zum Klo | Tu atteignis tout juste la douche mais pas les toilettes |
Und dann irgendwas in den Haar’n hattest | Et puis tu avais des trucs dans les cheveux |
Und ich wusste wieso. | Et je savais pourquoi |
Es ist nicht das was man empfindet | Ce n’est pas ce qu’on ressent |
Nicht nur das was man fühlt | Ce n’est pas seulement ce qu’on sent |
Nicht was man voller Sehnsucht sucht | Ce n’est pas ce qu’on cherche avec nostalgie |
Liebe ist das was man tut | L’amour, c’est ce qu’on fait |
Wir zahlten den Abend mit unserer härtesten Währung | Nous avons payé la soirée avec notre argent durement gagné |
Für alles einen Grund, aber für nichts eine Erklärung | Une excuse pour tout mais une explication pour rien |
Und jetzt liegst du da und ich pul' essen aus deinem Haar | Et maintenant, tu es allongée là et j’enlève la nourriture de tes cheveux |
Ich sagte: "komm, trink das aus | Et je dis : « Tiens, bois ça |
Es das wird das Schlimmste verhindern" | Ça va éviter le pire » |
Das Unheil morgen früh vielleicht ein kleines bisschen lindern | Peut-être que ça atténuera un peu la douleur demain |
Ich wischte alles weg | Je nettoyai tout |
Ich stellte Schüsseln neben's Bett | Je plaçai des bassines près du lit |
Und du sagtest: "ich möchte nicht, dass du mich so siehst | Et tu dis : « Je ne veux pas que tu me vois ainsi |
Ich will hier leise sterben und ich möchte, dass du gehst" | Je veux mourir ici paisiblement et j’aimerais que tu partes » |
Alle Fenster auf Kipp | Toutes les fenêtres mises en oscillo-battant |
Und ich dachte: "Na gut | Et je pensai : « Très bien, |
Nicht was man empfindet, es ist das was man tut" | Ce n’est pas ce qu’on ressent, c’est ce qu’on fait » |
Und im Türrahmen ein letzter Blick | Et dans l’encadrement de la porte, un dernier regard |
Auf dich und auf das bild des Elends | Sur toi et sur l’image de la déchéance |
Auf dem Küchentisch dann eine Zeile: | Sur la table de la cuisine, une ligne : |
"Guten Morgen, liebe meines Lebens" | « Bonjour, amour de ma vie » |
+ 15 = 19