Le point fort de International Music est probablement l’amour de la musique et ce, quel que soit le genre. Par exemple, le groupe propose une reprise de la chanson Wassermann, au piano, alors qu’il s’agit à la base d’un morceau de rock post punk.
Quoi qu’il en soit, quelle drôle d’idée que d’appeler son groupe International Music ! Un choix qui complique sérieusement les recherches sur Duckduckgo… Mais on n’est pas encore au bout de nos surprises avec un groupe qui titre son second album Ententraum (Rêve de canard)…
Peter Rubel (guitare, clavier et chant), Pedro Goncalves Crescenti (basse et chant) et Joel Roters (batterie) fondent International Music dans la Ruhr en 2015. Ils commencent à se produire sur scène l’année suivante et sortent leur premier album Die Besten Jahre en 2018. Trois années plus tard, ils récidivent avec Ententraum.
Le groupe ne mise pas sur les paroles. On a d’ailleurs bien du mal à cerner les divagations du chanteur… Par exemple, la chanson Fürst von Metternich parle d’un… compteur de mauvaises pensées…
Mein Name ist Schmidt Ich bin Gedankenzähler Ich zähle 15 Gedanken 2 davon sind gut 3 gemein Und über die rеstlichen 9 zu reden Lassеn wir lieber sein
Mon nom est Schmidt Je suis un compteur de pensées Je compte 15 pensées 2 d’entre elles sont bonnes 3 méchantes En ce qui concerne les 9 autres, jetons l’éponge.
Quant à la chanson Der Traum der Ente… Jugez vous-même…
Je suis un petit canard Et j’ai fait un rêve De mon plumage perlait l’eau Et dans le rêve il y avait une pièce Et il y avait un chemin qui menait à une vallée vert foncé
Ich bin eine kleine Ente Und habe einen Traum gehabt Von meinem Gefieder perlte das Wasser ab Und in dem Traum gab es einen Raum Und da war ein Weg, der führte in ein dunkelgrünеs Tal
« Es geht um Atmosphere » autrement dit, c’est l’ambiance qui compte…
Die Besten Jahre, premier album, est unanimement salué par la critique qui loue la mélancolie, le psychédélisme post punk rapprochant la musique du groupe de celle de The Jesus And Mary Chain ou du Velvet Underground.
Le magazine Musikexpress situe le premier album à la 36e place des 100 meilleurs albums allemands de tous les temps, rien que ça !
Pour le second album, les trois compères adoptent des éléments de rock progressif et de new wave. Résultat : Ententraum parvient à se hisser à la 13e place des ventes d’albums.
Comment qualifier la musique de International Music ? Des sons surprenants, des chants planants, une musique douce, des chansons pop, voire rock. Mais surtout une mélancolie de tous les instants, la plupart du temps en arrière fond, parfois faisant des incursions au premier plan.
Onirique est peut-être finalement le terme qui qualifie le mieux la musique d’International Music…
À la fin de l’écoute, il est bien difficile de définir ce que l’on vient d’entendre, mais on sait que l’on a exploré des territoires étranges et magiques, à l’image d’un rêve de canard… Expérimental, déroutant, fascinant.
Pour découvrir, laissez-vous porter par les morceaux :
Originaire de Düsseldorf, comme die Toten Hosen, Die Rogers est un groupe de punk rock. La musique linéaire met l’accent sur les mélodies, entraînantes et galvanisantes, pendant que les paroles misent sur une critique sociale. Ainsi, dans la lignée des autres groupes allemands, les Rogers s’opposent à l’antisémitisme, la xénophobie, la violence, le patriotisme. La bande soutient également les organisations de protection des écosystèmes comme Sea Shepherd, ainsi que les réfugiés syriens.
Fuite en avant
L’histoire commence en 2006 lorsque le chanteur Chri Hoffmeier, le guitariste Nico Feelisch et le bassiste Artur Freund montent un groupe répondant au nom de Notaufnahme (salle d’urgence). Simon Stratmann, batteur, rejoint les fondateurs quelque temps après, ce qui permet au groupe d’organiser quelques concerts en 2009.
En 2010, le groupe est rebaptisé en Jolly Roger. En auto-production, ils sortent leur premier EP Wohin es uns führt, avant de partir en tournée en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Ils assurent également les premières parties de groupes comme Massendefekt, Sondaschule et Radio Havanna.
Finalement, en juillet 2012 ils sont têtes d’affiche d’un concert à Cologne qui leur permet de se faire remarquer par le label People Like You. Sous contrat, ils laissent tomber Jolly Roger et deviennent Rogers. Sous leur nouveau nom paraît l’année suivante l’EP Faust hoch.
Willkommen in einer Welt, in der graue Leinen unsere Seele verdecken. Den wahren Willen nach etwas Größerem und Bunterem in einem Bann halten, dem nur die Wenigsten den Rücken kehren. Was sie als Dank dafür erhalten ist ein Gefühl, das sie zu Menschen macht. Denn ohne dieses Gefühl wären wir alle nichts. Es sind Dinge die den Mut in uns wecken Grenzen zu durchstoßen, die andere für uns setzten und Fesseln zu lösen, die wir selber zugezogen haben. Aus der Angst uns würde niemand folgen. Dabei ist es doch genau das, wonach wir uns alle sehnen. Vielleicht ist es nur ein kurzer Augenblick in unserem Leben, ein Klopfen in der Brust und der Atemzug im richtigen Moment. Aber eines ist sicher. Es ist an der Zeit für uns auszubrechen. Es ist an der Zeit sie zu fühlen. Wir alle könnten sie fühlen…
Bienvenue dans un monde où les toiles grises masquent notre âme. Peu cultivent le vœu de quelque chose de plus grand et de plus coloré. En retour, ils reçoivent cependant ce sentiment qui fait d’eux des êtres humains. Sans ce sentiment, nous ne serions rien. Il éveille en nous le courage de franchir les limites que d’autres ont fixées et de défaire les liens que nous avons nous-mêmes noués. Par peur, personne ne nous suit. Et pourtant, c’est exactement ce à quoi nous aspirons tous. Ce n’est peut-être qu’un bref instant dans notre vie, un battement dans la poitrine et une inspiration au bon moment. Mais une chose est sûre, il est temps pour nous de nous évader. Il est temps de ressentir ce sentiment. Nous pourrions tous le ressentir…
Premier album
Le premier album de Die Rogers sort en 2013. Les premiers succès pointent le bout de leur nez avec Flucht nach vorn et engendre une série de concerts à guichets fermés. La bande chauffe désormais les salles de Pennywise ou des Broilers.
En 2014, le groupe continue de jouer dans différents festivals et assurent toujours les concerts, même après le départ du batteur Simon Stratmann
Artur (basse), Chri (guitar, chant), Dom (batterie), Elias (guitare)
En 2015, le second album Nichts zu verlieren est dans les bacs. Le batteur Dom qui vient de remplacer Simon Stratmann doit être remplacé pour une brève période après son incarcération et ses déboires avec la police.
En 2016, deux reprises de hits signés Madsen, dont Mit dem Moped nach Madrid, permettent à Rogers de bénéficier d’une visibilité importante sur les réseaus ; les vidéos récoltent plus de 2 millions de vues…
Augen auf sort en 2017 et atteint la 37e place des ventes d’album en Allemagne. La même année, le 12 octobre, au sein de la Merkur Spiel-Arena de Düsseldorf, le groupe donne son plus grand concert en assurant la première partie de Die Toten Hosen accompagne de Billy Talent et Feine Sahne Fischfilet.
En 2019 sort le 4e album, Mittelfinger für immer (doigt d’honneur pour toujours).
Die Rogers est désormais un groupe bien établi dans la scène punk et pop allemande. D’autant plus qu’ils ont su tisser des liens forts avec les autres groupes phares. Par exemple, ils jouent avec Jennifer Rotstock dont ils proposent une reprise de Es war nicht alles schlecht. De même, Ingo des Donots intervient sur la chanson Zu Spät. Même Sebastian Madsen chante sur la chanson Helden Sein, tiré de l’album Augen Auf.
Grâce ) une musique très mélodique, Die Rogers est un groupe qui séduit un public large. Quelques critiques pointent cependant quelques facilités comme le recyclage de leurs précédentes chansons pour leur dernier album. De même, l’engagement politique du groupe est plutôt consensuel.
Rock, métal, punk, pop, jazz et blues… voilà les genres musicaux composants la musique de Dÿse.
La quantité génère le chaos, donc l’énergie… Pourtant, ils ne sont que deux… Comment deux personnes peuvent-elles faire autant de bruit ?
Andrej Dietrich (guitare, chant) rencontre Jarii van Goh en 2003 à Amsterdam. Ils discutent autour de plusieurs bières et se découvrent de nombreux points communs, parmi lesquels la musique, la philosophie et la littérature. Ils finissent même par partager des recettes de cuisine ! Il leur vient alors à l’idée qu’il serait peut-être intéressant de faire quelque chose ensemble…
Leur hôtel s’appelle Dysecatmotel, le nom de leur groupe s’appellera donc DŸSE… Voilà une chose réglée.
âpre, abrupt, agressif, animal…
À eux deux, ils assurent le chant, la batterie et la guitare (qui passe par plusieurs amplificateurs de basse) et produisent clairement le genre de musique à mettre sur votre chaîne hi-fi si vous avez un message à faire passer à votre voisin. D’autant plus que le chanteur n’hésite pas à hurler à tue-tête, et souvent les mêmes paroles ; ça peut être particulièrement désagréable pour quelqu’un qui n’aime pas le rock.
C’est une musique brutale, certes, mais elle reste pourtant sophistiquée…
Les textes du duo sont principalement en allemand, parfois en anglais, plus rarement en espagnol ou en français. L’important, pour le duo, est que la mélodie de la langue s’adapte le mieux possible à la chanson. Pour autant, les paroles ne sont pas superficielles. Dÿse est politisé et les thématiques abordées vastes, qu’il s’agisse de corruption, du pouvoir des médias, de la cupidité ou, bien évidemment, du capitalisme.
Les textes parlent aussi d’accidents de voiture et d’excès de drogue ; ils colleraient bien au film Crash de David Cronenberg. Mais le groupe aborde aussi l’injustice sociale.
La bonne impression laissée par leur premier single Honig est confirmée par la sortie de l’album Lieder sind Brüder der Revolution en 2009.
Voilà le monde du rock interpellé !
Une tournée est organisée en Europe et en Asie.
Fin 2013, Dÿse se targue d’avoir assuré plus de 500 concerts, dont les premières parties des Beatsteaks et de Die Ärzte. Farin Urlaub, chanteur de ce dernier groupe réputé « le meilleur du monde » participe d’ailleurs à la chanson Alles ist meins de l’album Wiedergeburt, pendant que certains membres des Beatsteaks, Kraftklub, Heaven Shall Burn et Rammstein interviennent sur d’autres chansons.
Énergisant
Lors d’une écoute distraite, les paroles répétées à profusion (par excès dira votre voisin) vous sembleront saugrenues… Der Haifisch (le requin), die Zähne (les dents)… Mais qu’est-ce que ça veut bien dire ? Heureusement, écouter toute la chanson permet de mieux comprendre son sujet.
Quoi qu’en dise votre voisin, il faut bien admettre que l’on est immédiatement conquis par la musique de Dÿse. Écouter à volume raisonnable, il ne faudra pas plus d’une chanson pour avoir envie de sauter dans tous les sens. L’énergie délivrée par le duo est perceptible, ou plutôt vénéneuse, tandis que les airs sont véritablement accrocheurs.
Le dernier album en date, Widergeburt, est sorti en 2021.
Discographie :
2006 – Dÿse
2009 – Lieder sind Brüder der Revolution
2014 – Das Nation
2016 – DYSE
2021 – Widergeburt
Notre playlist :
Site du groupe :
DŸSE New Wave of German Noise Rock
Live unschlagbar und auf dem Plattenteller irgendwie auch. Wer DŸSE liebt, wird DŸSE lieben. NEW WAVE OF GERMAN NOISE ROCK!
Robin Staps fonde The Ocean à l’aube des années 2000… Durant les deux décennies à venir, le groupe s’illustre sur la scène post-metal jusqu’à nous offrir, à la fin des années 2010, une série d’album s’intéressant à l’Histoire, celle se déroulant avant la préhistoire… La musique est tellement imagée que nos pieds ressentent le choc des météores s’abattant sur les pauvres tyrannosaures.
Préhistoire
L’histoire commence à Berlin où Robin Staps se met en quête de personnes partageant ses perceptions. Tous s’installent dans les sous-sols d’une usine d’aluminium désaffectée. Le complexe composé d’un studio, d’une salle de répétitions et de quoi dormir est baptisé Oceanland. Accessoirement, les détritus délaissés par les industriels sont utilisés pour créer des instruments.
Sur leurs deniers sort en 2002 Islands/Tides, le premier album du groupe.
Depuis leurs quartiers, The Ocean compose de quoi alimenter leurs premiers concerts qui rassemblent environ 300 personnes. Leur premier album sous la houlette d’un label, Fogdiver, est instrumental ; cela n’empêche pas le groupe de chanter sur les morceaux en concert. De même, pour enrichir leur musique sur scène, The Ocean n’hésite pas à faire appel à des instruments extravagants comme la flûte traversière.
Lorsque Truxion sort en 2004, il n’est pas surprenant de voir l’album laisser de la place à des violons, clarinettes et flûtes.
Après avoir remporté le Riot Fest d’Anvers, le groupe part pour une tournée durant laquelle il est parfois tête d’affiche.
Le quatrième album Aeolian et le double CD Precambrian, respectivement sortis en 2005 et 2007, ont la particularité de faire appel à des chanteurs d’autres groupes comme Tomas Hallbom de Breach ou Sean Ingram de Coalesce.
En 2010, The Ocean annonce la sortie de deux albums : Heliocentric et Anthropocentric. Le turnover dans le groupe est important avec les remplacements de trois membres, mais cela ne contrarie pas The Ocean. Ainsi, après la sortie de leur album Pelagial, ils assurent une tournée mondiale en 2013 et 2014.
C’est finalement en 2018 que sort Phanerozoic I et, deux années plus tard sa suite Phanerozoic.
De nos jours
Ces deux albums mettent fin au cycle entamé avec Precambrian et Heliocentric. En effet, le Phanérozoïque est une période couvrant les 541 derniers millions d’années, postérieure au Precambrian. C’est durant cette période que l’on assiste à l’émergence d’un grand nombre de formes biologiques, l’apparition et le développement des plantes, l’évolution des poissons, la conquête de la terre ferme par les animaux… C’est aussi à cette époque que les continents se déplacent, donnant les six continents actuels.
The Ocean se sert de ces éléments pour tisser des parallèles entre les événements historiques et le présent.
Sur le plan musical, les deux albums sont proches d’un rock progressif, tout en disposant d’éléments classiques de post rock et de parties instrumentales atmosphériques…
Il est évident que la musique de The Ocean est plutôt complexe. Elle ne se laisse pas dompter en deux ou trois écoutes ; il faut montrer un peu de patience et d’abnégation.
Mais l’auditeur persévérant sera récompensé par des morceaux débordant d’énergie puisée à la source d’une batterie incessante et un chant souvent brutal. Quelques moments plus calmes permettant de reprendre son souffle démontrent surtout le fossé entre les différentes phases, renvoyant à cette période de l’Histoire durant laquelle la planète a connu de grands bouleversements.
Malgré la férocité de certains passages, et sans être facile, la musique est toujours mélodique. Il en est de même de la construction des morceaux qui n’a rien à voir avec les sempiternels couplets-refrains qui nous sont servis. Certaines chansons font en effet 8 ou 13 minutes. Au final, l’auditeur se voit servit une musique riche et difficile à dompter, comme la nature.
The Ocean, ça ressemble à ça :
The Ocean – Phanerozoic I: Palaeozoic album complet
The Ocean – Phanerozoic II: Mesozoic | Cenozoic album complet
Casper apparaît comme une figure du rap-emo, genre musical au lyrisme émotionnel, parlant souvent de rupture amoureuse, solitude, dépression, suicide…
Benjamin Griffey naît d’une mère allemande et d’un père américain le 25 septembre 1982 dans le Land Rhénanie-du-Nord-Wesphalie. Peu après, sa famille part s’installer dans l’État de Georgie aux État-Unis. À 11 ans, il revient en Allemagne avec sa mère et sa jeune sœur.
En 2003, il débute sa carrière de rappeur et de chanteur et s’implique au sein de plusieurs studios avec d’autres rappeurs comme Abroo et Separate. Ils créent ensemble le groupe de hip-hop Kinder des Zorns (traduction : Les enfants de la fureur). Dès 2004, ils se disputent et se séparent après avoir sorti leur premier et dernier album « Rap Art War ». Griffey tente plusieurs autres expériences de collaboration qui ne durent pas plus de deux ans. En 2006, il revient avec une mixtape « Die Welt Hört Mich » (traduction : Le monde m’écoute). C’est avec cette compilation de musique qu’il commence à être réellement connu et en 2008, il sort « Hin zu Sonne » (traduction : Destination Soleil) en collaboration avec les rappeurs Prinz Pi et Kollegah.
En 2009, Griffey/Casper passe un contrat avec Selfmade Records, un studio qui vante ses capacités à reconnaître un artiste prometteur. Avec Kollegah, Favorite et Shiml, ils créent « Chronik 2 » sorti en avril 2009. Au bout de deux ans de collaboration, Casper quitte Selfmade Records pour Four Music.
En 2010, alors que Casper annonce la sortie de son nouvel album « Xoxo », le deuxième après « Hin zu Sonne », il fait déjà partie des rappeurs allemands qui comptent. Non seulement il fait concurrence aux rappeurs pur jus comme K.I.Z ou Bushido mais aussi aux rappeurs mainstream comme Herbert Grönemeyer. L’album « Xoxo » se hisse très vite à la première place des ventes et marque un tournant commercial pour le rap allemand.
En 2013 sort son troisième album « Hinterland ». Cet album représente la renaissance. En effet, des paroles comme Die Stadt muss brennen (traduction : La ville doit brûler) dans la chanson « Im Ashenregen » (traduction : Dans la pluie de cendres) évoque pour Casper une envie de vivre des aventures, de sortir, de réaliser ses rêves. Lors d’un entretien accordé à laut.de, Casper raconte que sans ses choix, il serait un employé de bureau et non ce qu’il rêvait d’être.
Sous le nom de Lil Creep, il fonde avec Lord Nakko (rappeur) et DJ Krypte (DJ) les Gloomy Boyz. Le trio commence, fin 2015, avec l’EP « Auz der Grvft ».
Casper est très exigeant avec ses propres albums. En effet, en 2016, le nouvel album « Lang lebe der Tod » (traduction : Longue vie à la Mort) semble terminé et les dates de sortie sont fixées. Mais Casper ne se sent pas prêt. Il reporte tout à l’été 2017. L’album est si bien accueilli qu’il reste pendant 13 semaines numéro 1 des ventes. Daniel Fersch de mzee.com (une société allemande proumouvant le développement de la culture hiphop dans les pays européens et surtout germanophones) assure que cet album est « L’œuvre la plus grande et la plus puissante de toute la carrière de Casper ». Le spécialiste précise également que « La peur de l’inévitable dans le cœur, le musicien prend ses auditeurs par la main et célèbre la vie, précisément à cause de cette peur. La mort comme force motrice de la vie ».
Le 21 août 2018, Casper sort son dernier album en date, intitulé « 1982 », en collaboration avec Marteria, un rappeur allemand.
Ancien chanteur dans un groupe punk, Casper est doté d’une voix grave qui ne passe pas inaperçue.
Il est souvent décrit comme un emo-rappeur. Le rap-emo est un genre musical dont les contenus se focalisent sur un lyrisme personnel et émotionnel, souvent en rapport avec la solitude, la dépression, le suicide, la rupture…
Casper utilise ce terme d’emo-rappeur pour parler de lui-même. En effet, la plupart de ses chansons sont tirées de ses propres expériences ou s’avère même totalement autobiographiques. « Hin zu Sonne », par exemple, décrit son drame personnel lorsqu’il a dû quitter son père qui battait sa mère et s’installer en Allemagne ; pays dont il ne connaissait pas la langue (même si sa mère était allemande), ainsi que les difficultés d’intégration qu’il a connues. Le rap est un moyen pour lui, non seulement de vocaliser ses sentiments mais aussi d’avoir un accès à la langue allemande.
Agressifs, mais pas dans un sens négatif, chaotiques, les Schmutzkis ont une grande gueule et leur musique très punk est aussi mélodique que celles des illustres Toten Hosen. Absolument pas mélancolique, leur musique invite plutôt à faire la fête en montrant le bon côté de la vie : boire et s’aimer.
On peut imaginer que le nom du groupe est un simple dérivé de celui du chanteur : Beat Schmutz, Or, c’est un peu plus compliqué que ça. D’une part, parce que Schmutz, en allemand, signifie « saleté » et que cela sonne plutôt bien pour un groupe punk. Ensuite parce que le « ki » à la fin est emprunté à l’inspecteur Schimanski. Ce héros de la série Tatort, interprété par Götz George, est une véritable légende en Allemagne, en particulier pour la gauche de l’échiquier politique qui y voit un homme du peuple, rude et vrai, qui remet de la justice là où les élites ont abusé de leur position.
Originaires de la région de Constance, Beat Schmutz, Dany Horowitz et Flo Hagmüller fondent en 2011 le groupe Schmutzki à Stuttgart
Dès l’année suivante, ils participent à une pléthore de concours et finissent par remporter le “Play Live” organisé par le Popbüro Stuttgart de la région Baden-württemberg. En 2013, ils figurent au programme du Southside, l’un des plus prestigieux festival rock d’Allemagne.
En 2014, les trois garçons signent avec Warner qui sort, la même année, leur premier EP intitulé Mob, un best of de leur premier album à paraître en 2015. Dès l’automne, ils assurent les premières parties de groupes importants comme les Beatsteaks ou Die Toten Hosen, Bad Religion et Kraftklub. En 2015, après la sortie de l’album Bäm, une première tournée leur permet de conquérir les publics allemands, autrichiens et suisses.
Le groupe attire l’intérêt des critiques auxquels ils accordent quantité d’interviews et, grâce à son énergie, Schmutzki bénéficie d’une base de fans importante qui leur apporte un soutien fidèle et régulier.
Les paroles des chansons ne sont pas sérieuses et s’intéressent la plupart du temps à des thèmes frivoles comme le sexe et la bière, avec des chansons comme Beste Bar Der Stadt (meilleur bar de la ville) ou Kalifornia où l’on s’extasie sur l’Instagram de son ex. La politique est aussi bien sûr un peu abordée, en particulier les projets citadins aux conséquences écologiques désastreuses comme à Stuttgart, mais Schmutzki est d’abord un groupe léger avec des riffs pop-punk standards qu’on a probablement déjà entendu souvent chez The Hives ou Madsen. Mais Schmutzki mouille aussi la chemise et c’est ce qu’attendent les fans qui vont les voir en concert : du punk simple avec des textes faciles à retenir et qui incline plus à participer au prochain pogo qu’à l’introspection.
En définitive, Schmutzki n’est pas un groupe punk, mais plutôt un groupe de rock alternatif proposant un mélange coloré de diverses influences. Du rock pour mettre de bonne humeur.
Discographie :
2014: Mob (EP) 2015: Bäm (Album) 2016: Spackos Forever (Album) 2018: Mehr Rotz als Verstand (Album)
En réponse à ces groupes qui pratiquent l’hédonisme et la bonne humeur, Die Nerven s’engage dans une musique résolument plus mélancolique et sombre.
Comme le dit Julian Knot, la génération actuelle subit une dissonance constante entre d’un côté, le besoin de performance et, de l’autre, l’obligation d’afficher une bonne humeur à toute épreuve.
Ainsi, on ne sera pas forcément surpris d’apprendre que Die Nerven est originaire de Stuttgart, une ville si propre que l’on pourrait en lécher les trottoirs. Pourtant, sous le bitume de la capitale du Bade-Wurtemberg se cache une toute autre réalité. L’industrie automobile et son lobby se remplissent les poches grâce à la fraude et des dizaines de milliers de 4×4 urbains polluent au point où Stuttgart peut se vanter d’avoir l’atmosphère la plus sale de toutes les villes allemandes.
Dans ce contexte, Die Nerven est bien l’enfant légitime d’une ville hypocrite.
C’est en 2010 que Julian Knoth (chant et basse) et Max Rieger (chant et guitare) fondent Die Nerven ; le but affiché est de faire le plus de bruit possible.
Avec l’aide de Kevin Kuhn qui s’assied de temps en temps devant la batterie, ils publient des albums en MP3 avant de trouver un label à Münich. This Charming Man Records distribue alors la démo Asoziale Medien en 2012. Cette même année, Julian et Max sont rejoints par Kevin Kuhn qui devient alors le batteur officiel du groupe. À la fin de l’année sort le premier album du trio : Fluidum inscrivant le groupe dans un mélange de post-punk et de noise-rock.
C’est en 2014 que Die Nerven se fait remarquer grâce à son second album. Fun est unanimement salué par la critique qui le considère comme l’un des albums les plus importants de la décennie pour la scène allemande.
Une tournée est organisée et Die Nerven se produit dans les plus grands festivals allemands avant de faire un détour en Israël. On découvre alors que le groupe est également excellent en concert.
En 2015, Die Nerven change de label et signe avec Glitterhouse Records qui publie le troisième album. Out démarre par un morceau rappelant le rock alternatif des années 90, avant d’être ponctué par un cri distordu. Une guitare, sonnant comme une alarme, se fait alors entendre… L’ambiance est résolument sombre et le son bruyant sait se transformer en un rock’n’roll crasseux. On pense alors aux années 80, mais, grâce à une musique qui captive l’auditeur, l’album est loin de se contenter d’imiter une époque.
En 2016, le trio compose et réalise la musique de la pièce de théâtre Comment un adolescent maniaco-dépressif inventa la Fraction Armée Rouge au cours de l’été 1969, basé sur le roman de Frank Witzel, racontant l’Allemagne de l’après-guerre jusqu’à l’irruption la RAF.
L’année suivante sort le troisième album de Die Nerven, Live in Europa, composé de morceaux extraits de concerts donnés par le group. L’album démontre si c’était encore à faire, que l’énergie qui se dégage des performances du groupe sur scène surpasse celles des chansons enregistrées en studio, déjà suprenante.
Doté de titres plus accrocheurs et plus pop, le quatrième album est fêté par la critique et parvient à se hisser à la treizième place des ventes en 2018. Enregistré dans un studio mobile en Toscane, Fake impose la personnalité du groupe, avec un mélange musical de punk et de post-punk proche de Sonic Youth, ainsi que de riffs empruntés à Black Sabbath. Les paroles, quant à elles, s’érigent contre les différentes contraintes sociales.
Die Nerven n’essaye pas de s’ériger en chef de meute. Les textes ne sonnent pas comme des slogans. Et ne forcent pas les points de vue. L’objectif est plutôt de secouer les pensées : À l’heure où chacun est autorisé à répandre ses théories sur le net, où est la vérité ?
« Nous sommes Swiss + die Andern, de Hambourg St Pauli. Là d’où nous venons, ça pue, mais partout où nous allons, nous cassons la baraque ! »
Et ils ont effectivement cassé la baraque lors du Deichbrand édition 2019, le dimanche 21 juillet à 14h, le dernier jour du festival.
Swiss und die Andern (littéralement Swiss et les autres, Swiss étant le pseudonyme du chanteur) est un groupe qui veut provoquer et réveiller les consciences. Avec des textes qui parlent de leur expérience et de leur vision du monde, ils n’ont pas peur de déplaire au grand public, voire de le dresser contre eux.
Le ton est tout de suite donné, avant même que le groupe ne débarque sur la grande scène. Une banderole « Parental Advisory : Krank links » (avertissement parental : à gauche comme des malades) indique où se situe politiquement le groupe.
Une petite phrase de Swiss enfonce le clou : « La dernière fois que nous sommes venus, la police nous a bloqués pendant des heures ».
Les chants antifas dans le public finissent d’annoncer la couleur de la prestation à venir de Swiss und die Andern, tout comme le T-shirt du guitariste qui arbore un « antifascist action » du plus bel effet.
Swiss, frontman du groupe, est très musclé et l’on ne voudrait pas être à la place du nazillon qui le rencontrera lors d’une manif. Du coup, tout le monde obéit quand il ordonne de sauter dès le premier morceau (le bien nommé Swiss oder Stirb).
L’ambiance est garantie. Pourtant, il est tôt dans la journée, ce qui n’a pas découragé les festivaliers. Plusieurs milliers de personnes se sont ainsi regroupés devant le Fire Stage, deuxième grande scène du festival.
Sur scène, ça balance dur avec Jakob Schulze à la guitare, rouquin, barbu et créteux, Matze Grimm à la basse et, plus en retrait, Tobias Gerth.
Le DJ Da Wizard assure largement l’ambiance lors de plusieurs échanges comiques avec Swiss qu’il chambre gentiment sur son égo ou lorsqu’il balance des tubes interplanétaires sur sa platine, annonçant ainsi les chansons les plus calmes du répertoire de Swiss.
La présence exceptionnelle du rappeur Shocky en chaise roulante, arborant un sourire à jamais tatoué sur le visage, apporte également un symbole fort à la prestation ; il est tout à la fois effrayant, inquiétant et fabuleusement stimulant. Il rappe comme à son habitude, de manière solide et honnête.
Tout est là pour mettre le feu et c’est bien ce qui se produit sur la scène comme dans la fosse. Le public danse, bondit, pogote, chante, lève un doigt d’honneur en direction de l’AfD (Alternativ für Deutschland, le parti d’extrême-droit allemand).
Après cinq chansons, le groupe propose une reprise de l’une des chansons les plus connues de Die Ärzte, Schrei nach Liebe dans laquelle est apostrophé un néo-nazi :
« Il faut toujours tout t’expliquer car tu ne comprends rien
ta violence vient d’un manque d’amour car tes parents n’avaient jamais de temps à t’accorder »
Le succès est évident et tout le public se met à crier l’insulte sur laquelle se termine le refrain : « Arschloch ! » (traduction : Enculé)
Au bout d’une heure de concert, Swiss avoue qu’il a très envie de se fumer un joint en coulisse. Il fait ses adieux et prend congé du public avec le reste du groupe.
La setlist du concert :
Swiss oder Stirb
Finger zum MW
Punk zurück
Kuhle Typen
Schwarz Rot Braun
Schrei nach Liebe (Die Ärzte cover)
Fick dich
Morgenland
Der Scheiss is’ live
Hassen oder Lieben
Vermisse dich
Punkah auf Sri Lanka
Wir gegen die
Asche zu Staub
Grosse Freiheit
Pogo
Deichbrand est un festival qui se déroule chaque année, le troisième week-end de juillet, dans le nord de l’Allemagne,près de Brême. La programme est éclectique, mais la personne qui s’intéresse au rock allemand est assurée d’y retrouver l’ensemble de la scène allemande, de Tocotronic aux Toten Hosen, en passant par les groupes plus confidentiels comme Swiss und die Andern par exemple. L’organisation impeccable et l’ambiance bonne enfant, presque familiale, permet de ne jamais souffrir de l’affluence importante (entre 55 000 et 60 000 personnes).
C’est grâce à un rock punk simple mais engagé politiquement que die Toten Hose s’est assuré un succès toujours grandissant au cours de leurs trente années de scènes. La popularité du groupe dépasse largement l’extrême gauche. Leur aptitude à se renouveler avec simplement trois accords leur a même permis de s’assurer des fans à travers plusieurs générations, de vendre des millions d’albums et de s’assurer plusieurs fois la tête du hit parade. Et le succès et tout sauf immérité.
La légende raconte que les cinq jeunes hommes se sont rencontrés à Düsseldorf, septième plus grande ville d’Allemagne (située dans la Ruhr), qu’ils ont fondé un groupe, donné des concerts, sortis des albums et seulement après, appris à jouer de leurs instruments.
Comme trois des membres du groupe portent le prénom Andreas, ils se décidèrent à adopter des pseudos. Ainsi, Andreas Frege au chant s’appelle désormais Campino, Michael Breitkopf à la guitare se fait appeler Breiti, Andreas von Holst également à la guitare se prénomme Kuddel, Andreas Meurer à la basse hérite du sobriquet Andi et Wolfgang Rohde batteur répond au diminutif Wölli.
De 1983 à 1986, avec les albums Opel-Gang, Unter falscher Flagge et Damenwahl, ils se font d’abord connaître dans la scène punk allemande avec des chansons aux textes plutôt drôles. Puis, avec Never Mind The Hosen – Here’s Die Roten Rosen (1987) qui reprend d’anciens tubes, ils font leur entrée dans le classement des meilleures ventes. Dès lors tout va très vite et les choses deviennent plus sérieuses et ambitieuses. C’est en particulier le cas à partir de Ein Kleines Bisschen Horrorschau (1988) qui s’inspire du roman L’Orange mécanique d’Anthony Burgess (c’est sur cet album que l’on trouve Hier kommt Alex régulièrement chanté en concert, aujourd’hui encore).
In einer Welt, in der man nur noch lebt
Dans un monde où l’on ne vit
Damit man täglich roboten geht
Chaque jour que pour côtoyer des robots
Ist die größte Aufregung, die es noch gibt
Les grands événements qu’ils nous restent
Das allabendliche Fernsehbild
sont, tous les soirs, à la télévision
Jeder Mensch lebt wie ein Uhrwerk
Chaque homme vit comme une horloge
Wie ein Computer programmiert
Comme un ordinateur programmé
Es gibt keinen, der sich dagegen wehrt
Personnes ne s’y oppose
Nur ein paar Jugendliche sind frustriert
Seuls quelques jeunes sont frustrés
La compilation qui sort ensuite, Auf dem Kreuzzug ins Glück (1990), se place pour la première fois en tête des ventes.
Entre 1982 et 1997, les Toten Hosen donnent mille concerts. Qu’ils chauffent la salle pour U2 et les Rolling Stones, ou qu’ils soient les rois de la soirée, leurs concerts sont inoubliables.
C’est pourquoi le concert du 28 juin 1997, fêtant les 15 ans du groupe dans le stade de Düsseldorf, devait être un moment magique ; il s’est finalement transformé en tragédie lorsqu’une jeune néerlandaise est décédée dans la cohue des 60 000 fans. Le groupe continue de jouer pour éviter la panique mais, par la suite, annule tous ses concerts.
Après s’être remis du choc, ils reviennent doucement en commençant une tournée à l’autre bout du monde, sur des festivals en Australie. En Allemagne, leurs premiers concerts sont annoncés sous le nom Die Roten Rosen, pseudonyme qu’ils avaient déjà utilisés en 1987.
Le groupe continue d’aligner les albums. Ainsi sort en 2002 Auswärtsspiel et un best of Reich & sexy II. Puis, en 2004, Zurück zum Glück est publié.
Finalement, après un concert unplugged en 2005, le groupe prend un peu de vacances, jusqu’en 2007, année où se déroule le sommet du G8 en Allemagne.
Le groupe, proche d’Oxfam, ONG qui aigit contre les injustices et la pauvreté, profite de l’événement pour communiquer sur les conséquences de la mondialisation sur les pays pauvres et le climat.
En 2008, Campino est contacté par Wim Wenders pour tenir le rôle principal de Rendez-vous à Palerme, film présenté à Cannes la même année. Le chanteur joue aux côtés de Dennis Hopper.
Die Toten Hosen revient à la scène pour une série de concerts qui, à chaque fois, se jouent à guichets fermés. Le groupe fête alors ses 25 ans mais il n’est pas question de prendre sa retraite, même lorsque Campino se casse une jambe. Malgré son plâtre il enflamme Hambourg, Berlin et le festival Rock am Ring.
En 2008 sort le nouvel album, In aller Stille. S’en suit une tournée qui mène le groupe en Amérique du Sud et en Asie centrale.
En 2012 est publié l’album Ballast der Republik (le poids mort de la république) après une nouvelle compilation (All die ganzen Jahren) en 2011. L’album est un succès dans les pays germanophones et se retrouvent en première place des listes allemandes, suisses et autrichiennes.
Arrive alors le point culminant de la carrière du groupe avec la chanson « Tage Wie Diese » qui devient le hit de l’été 2012. Aujourd’hui, c’est l’une des chansons les plus jouées lors des enterrements. Bien qu’il ne s’agit plus vraiment de punk rock, la chanson, un hymne à la nostalgie, ne trahit en rien les origines du groupe puisqu’elle évoque l’euphorie avant d’entrer en scène.
La tournée fêtant les 30 ans de la bande commence en avril 2012 au Bremer Schlachthof et se poursuit jusqu’en mai dans des petites salles. En septembre, le groupe se rend en Argentine avant de commencer une nouvelle tournée dans les pays germanophones en novembre, comme d’habitude, à guichets fermés. L’ensemble a été immortalisé dans la vidéo Der Krach Der Republik (le vacarme de la république).
Le 25 avril 2016, à la suite d’un cancer, Wolfgang “Wölli” Rohde, batteur, décède.
Le groupe n’arrête pas pour autant et les vers d’une des chansons de leur album de 1986 Damenwahl sont toujours d’actualité :
Solange Johnny Thunders lebt
Tant que vivra Johnny Thunders
solange bleib ich ein Punk
Je resterai punk
solange es was zu trinken gibt
Tant qu’il y aura de quoi boire
dauern alle unsere Feste an.
Nos fêtes continueront
Et ce, même si Johnny Thunders, guitariste des New York Dolls, l’un des premiers groupes punks, est décédé le 23 avril 1991.
Ainsi sort en 2017, Laune der Natur, le seizième album du groupe. Plus mature que les précédents, il ne traite plus de bière, de fête et de révolution mais plutôt de la mort, de la perte et des relations humaines. C’est un album mélancolique pour des musiciens quinquagénaires qui ont déjà eu à subir plusieurs pertes et qui ont une bonne partie de leur vie derrière eux.
Imprégnée
de stonerock, de hardrock et de rock psychédélique, la musique de
Kadavar est fortement inspirée par celle de Black Sabbath, Pentagram
et Hawkwind, des groupes américains et britanniques très
prolifiques dans les années 1970.
Kadavar
naît en 2010 à Berlin. Les membres viennent de Thüringen, Münster
et de l’Autriche, et cherchent à saisir la griffe des années 70.
Ainsi, ils enregistrent par exemple avec du matériel d’époque.
Quant au style vestimentaire si particulier du groupe, il est composé
par des habits achetés dans des magasins berlinois de deuxième
main. En revanche, le groupe ne se considère pas satanique ou
occulte.
Philipp
« Mammut » Lippitz, et Christoph « Tiger »
Bartelt commencent à jouer ensemble en 2010. Les deux compères sont
rejoints durant l’été 2012 par Christoph « Lupus »
Lindemann, comme chanteur et bassiste.
Quelques
semaines plus tard sort le premier album, intégralement vendu en
précommande et donc épuisé avant même d’atteindre les bacs. Les
critiques sont élogieuses.
Encouragé
par les nombreux retours positifs, Kadavar publie un second album à
peine quelques mois après le premier et c’est en avril 2013 que
sort le très attendu Abra Kadavar. Les critiques sont aussi
élogieuses que celles du précédent album.
Peu
de temps après, Philipp Lippitz quitte le groupe ; il est
remplacé par Simon „Dragon“ Bouteloup qui avait déjà participé
aux deux précédentes prestations scéniques.
Alors
que le second album atteint la 42ème
place des ventes en Allemagne, Kadavar s’acoquine avec les
australiens de Wolfmother et les accompagne lors d’une tournée en
Europe.
En
2013 et 2014, le groupe est nominé dans la catégorie « meilleure
révélation » lors des Metal Hammer Awards, récompense
décernée par le mensuel du même nom.
Les
trois barbus commencent à travailler sur leur troisième album début
2015. Berlin sort ainsi le 21 août de la même année et atteint
cette fois-ci la 18ème
place des charts allemands. Plus grand public, plus moderne aussi,
l’album s’imprègne d’une touche plus pop, qui n’est pas sans
évoquer Wolfmother. C’est aussi l’année où le groupe joue pour
la première fois à Rock Am Ring, le plus grand festival de rock
Outre Rhin. S’en suit une tournée en Europe, mais cette fois-ci
Kadavar est en haut de l’affiche.
En
2017 sort le quatrième album du groupe, Rough Times, qui se présente
comme un retour aux sources, bien moins grand public. Dust,
Steamhammer, Hawkwind et Black Sabbath sont ainsi fêtés tout au
long des dix pistes que comporte l’album.
À
l’automne, Kadavar part de nouveau en tournée sur le vieux
continent avant de jouer en première partie d’Ozzy Osbourne à
Oberhousen et de Scorpions à Ludwigsburg.
Fin
2018 sort l’album live in Copenhagen enregistré lors d’un
concert.
Même
si l’on peut regretter un manque d’originalité, Kadavar continue
de faire vivre l’esprit des années 70 avec vaillance et passion.
Dans le fond, comme dans la forme puisqu’ils respectent les
techniques d’enregistrement d’époque. Un groupe authentique,
dans une époque superficielle.
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