Pour ce quatrième album, Küken des Orion, Frittenbude souhaitait faire de la techno un peu rude, presque punk. À la place, ils nous livrent du rap teinté de pop rock. Même si le groupe utilise encore beaucoup de sons fabriqués virtuellement grâce à l’ordinateur, guitare et batterie font malgré tout leur apparition sur l’album. Et même si leurs concerts continuent de ressembler à une immense rave party, un batteur les accompagne désormais sur scène.
Depuis dix ans, Frittenbude fait de la musique qui parle à une génération qui se démène entre superficialité et insatisfaction, échecs récurrents et la volonté, malgré tout, de rester optimiste quant à son avenir. Dans ses chansons, Frittenbude loue l’hédonisme, la recherche du plaisir et surtout l’évitement du déplaisir. On le constate dans des morceaux comme Rave ist kein Hobby et So da wie noch nie où ils incitent à faire la fête, sans limite, jusqu’à en perdre la notion du temps.
Mais après l’euphorie arrive la désillusion. Les nombreux termes qui se contredisent dans la chanson Die Möglichkeit eines Lamas illustrent le fait que cette profusion de potentialités et d’opportunités qui nous sont offertes finissent par susciter de l’angoisse. Est-ce encore nous qui décidons ou sommes-nous victimes de l’illusion que tout est possible ?
La mélancolie qui berce l’album est renforcée par la présence de Dirk von Lowtzow et sa voix suave sur la chanson Was am Ende bleibt. Le leader de Tocotronic ici en guest-star symbolise parfaitement une certaine désillusion dans le rock allemand.
5 + 1 =