Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale

Il est difficile de coller une étiquette sur Swiss & Die Andern tant leur musique traverse les genres : Hip hop, punk rock… Le groupe originaire de St. Pauli, le célèbre quartier populaire de Hambourg, s’éloigne radicalement de la scène mainstream, comme l’atteste par exemple l’un de leurs EP titré Wir gegen Die (Nous contre eux).

« Je ne veux pas faire de musique qui laisse les gens indifférents » dira Swiss et on peut dire que l’objectif est plutôt atteint, à la vue des petits scandales que le groupe suscite.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
Quand ils écoutent ma musique, je ne veux pas que les gens se disent « Ça ressemble à… ». Je veux qu’ils se disent « Ah, mais c’est Swiss ! »

Swiss est le fils d’un comédien suisse et d’une réalisatrice allemande. Dès son plus jeune âge, ses débuts à l’école sont difficiles et il est mis à l’écart. Celui qu’on appelle dans la cour de récréation « le Suisse », se voit diagnostiquer des troubles du déficit de l’attention et une hyperactivité. La seule réponse de la société pour lui est le traitement médicamenteux et la prescription de cachets.

Swiss décroche malgré tout son BAC et étudie ensuite les médias. Mais il ne reste pas longtemps à l’université et s’oriente très vite vers la musique, en commençant par le rap.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
« Les gens ont peur car ce monde tourne mal. Ils se cherchent mais ne trouvent que leur patrie. »

Tout en faisant face à des problèmes psychologiques personnels, Swiss sort en 2006 son premier album, Jeder Track Ein Hit (Chaque chanson est un tube), disponible gratuitement en téléchargement. Swiss y parle ouvertement de sa dépendance aux médicaments, il s’agit de montrer sans détour les conséquences de son traitement.

Un an plus tard sort Amoktape, le second album, qui comprend la chanson Der letzte Schultag (le dernier jour d’école), chanson qui fait l’objet de nombreuses critiques. En effet, le morceau raconte une tuerie perpétrée par un lycéen depuis le point de vue de ce dernier, en citant les raisons qui l’ont poussé à commettre l’impensable : « Vous me traitez de perdant et de monstre », « Seul à la récrée, seul à la maison », etc.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
Swiss écrit son nom de scène avec 3 six (6W†66), ce qui n’a pas de connotation sataniste mais fait simplement référence aux trois « S » présents dans son nom de scène. La philosophie du groupe tourne plutôt autour de la liberté, du rejet de toute autorité et du refus catégorique de suivre un prophète.

Tout en continuant les collaborations, Swiss sort trois nouveaux albums entre 2008 et 2013.

En 2014, Swiss prend de la distance avec le rap et retourne à ses racines « punk ». Dès lors, il se produit sur scène avec Tobias Gerth (batteur), Jakob Schulze (guitariste), Matze Grimm (bassiste) et le DJ Da Wizard. Naît alors le groupe Swiss & die Andern. La bande mélange dans ses chansons le punk et le rap, des textes poétiques attaquent de front une civilisation en déclin.

Swiss sort ensuite sous son propre label, Missglückte Welt, l’EP Schwarz Rot Braun (Noir, Rouge, Marron). Les couleurs sont une référence au drapeau allemand, la couleur or étant remplacée par celle, marron, du nazisme.

Swiss & Die Andern, anti-système et sans étiquette musicale
« C’est la peur qui se vend le mieux à l’Ouest car les gens qui ont peur, ont besoin de l’argent des banques »

Le premier album sort en 2015. Grosse Freiheit (Grande Liberté) se positionne à la 44e place des ventes pendant que les clips de Vermisse Dich et Asche zu Straub tournent sur plusieurs chaînes de télévision.

2016 voit la sortie du second album, Missglückte Welt (Monde en déclin). Deux années plus tard sort le troisième album Randalieren für die Liebe (Soulèvement pour l’Amour) qui atteint, quant à lui, la seconde place des ventes. Les textes restent toujours très politiques mais la musique s’éloigne progressivement du rap pour embrasser le rock punk de manière plus radicale.

La musique de Swiss & die Andern est puissante, brute, entraînante, relevée par des refrains agressifs qui soulignent la haine du groupe envers le système. Swiss & die Andern se révèle sur scène même si une bonne partie de sa puissance scénique est parfaitement retranscrite dans ses albums. Les textes, qui proposent au public des analyses pertinentes de l’âme humaine, se permettent également de nombreuses réflexions qui font de Swiss & die Andern un groupe à connaître.

Discographie :
2014 : Schwarz Rot Braun (EP, Missglückte Welt / Soulfood)
2015 : Grosse Freiheit (Album, Missglückte Welt / Soulfood)
2016 : Missglückte Welt (Album, Missglückte Welt / Soulfood)
2017 : Wir gegen Die (EP, Missglückte Welt / Soulfood)
2018 : Randalieren für die Liebe (Album, Missglückte Welt / Soulfood)

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